Médaillé de bronze à l'issue des finales du championnat arabe des nations qui s'est déroulé à la salle Ariana de Tunis du 17 au 24 février 2007, médaillé d'or et champion arabe au Caire en 2009, médaillé d'or aux jeux africains d'Alger en 2007, champion d'Afrique, le styliste Abdelhafid Benchebla, l'espoir de la boxe algérienne, battu en quarts de finale des JO de Pékin par l'arbitre et par le Chinois Zhang Xiaoping aux points (12 à 7) dans la catégorie des 81 kg, est une étoile montante de la boxe algérienne. Benchebla, qui restait sur deux victoires à Pékin, appréhendait beaucoup l'arbitrage qui a été très partial et favorisa le représentant du pays organisateur. «Sur le ring, je ne crains rien sauf l'arbitrage qui risque d'avantager mes adversaires qui évoluent devant leur public. La meilleure solution pour gagner, c'est de gagner par K.-O.», dira Abdelhafid Benchebla qui a tout tenté mais en vain. Ce jour-là, l'arbitre a décidé que l'Algérien n'aura pas de médaille olympique, seul titre qui manque à son palmarès déjà riche malgré son jeune âge. Quelques années de pratique dans le corps, des victoires en autant de combats et une passion qui ne se dément pas. Une étoile montante de la boxe. Abdelhafid Benchebla n'a beau s'adonner à son sport que depuis quelque six ans, ses adversaires savent de quoi il est capable. Avec quelques combats en banque, le jeune boxeur, né le 26 septembre 1986 à Boumerdès, est une valeur sûre de la boxe mondiale. Il a déjà plusieurs titres et des victoires en poche, et autant se sont terminées par K.-O. «Quand j'arrive sur le ring, je ne pense pas à cela, dira le principal intéressé au sujet des K.-O. infligés à ses adversaires. Je me bats pour faire le combat et si le gars tombe, il tombe. C'est sûr que c'est toujours plus rassurant et moins fatigant si le gars tombe !» Le pugiliste algérien ainsi que plusieurs autres de ses coéquipiers, tous jeunes, ont ajouté une certaine noblesse à ce sport cette année. «Je suis fier de nous !» note Abdelhafid à propos des boxeurs algériens qui s'illustrent de plus en plus sur la scène internationale. Mohamed Allalou, un médaillé olympique à Sidney, est d'ailleurs l'une des idoles du jeune homme, qui espère à son tour évoluer chez les professionnels un jour. A ceux qui diront que la boxe est un sport violent, il sait quoi répondre: «On n'est pas ici pour faire du ballet !» s'exclame-t-il, tout juste avant que l'un de ses deux entraîneurs, El Hadi Djallab de la sélection de boxe algérienne, n'indique qu'il s'agit de sa réplique à lui. «Tu donnes des coups et t'en manges aussi, mais tu sais en partant que c'est cela qui va arriver», complète le boxeur. «Les officiels, leur mission première dans la vie, c'est de protéger les jeunes pour qu'ils ne se fassent pas mal», ajoute le coach. Comment expliquer donc, cette passion pour ce sport ? «C'est le sport lui-même. Ce n'est pas pour me battre uniquement, c'est la technique aussi. Et on est une grande famille !», explique celui qui a eu la piqûre pour la boxe en regardant les films de Rocky et qui a, par le passé, pratiqué divers sports d'équipe comme le football, la course à pied. Nos boxeurs sont capables de rivaliser avec les meilleurs dans certaines catégories Car, si la boxe est une discipline individuelle, l'entraînement se fait régulièrement en équipe. «C'est juste au moment où t'es dans le ring que cela devient individuel», soutient-il. Aucun combat n'est à l'horaire pour le moment, mais l'entraînement n'arrête jamais, question d'être toujours prêt. Le cardiovasculaire est d'ailleurs un petit côté sur lequel l'enfant de Boumerdès doit travailler, puisque les combats ont beau correspondre à un maximum de trois rondes d'une minute trente chacune, il est nécessaire d'être en forme pour rester dans le ring jusqu'à la fin. Le jeune boxeur est bon côté technique. Pour esquiver aussi, et il a une bonne force de frappe, note son entraîneur. Les entraînements préalables au combat servent aussi à contrôler le poids du boxeur, qui doit, sur la pesée précombat, être en dessous de la catégorie pour laquelle il est inscrit. Difficile de gérer son poids pour un jeune ? «C'est incroyable!», avoue-t-il. Si bien que lors d'un combat, il n'a eu que quelques jours pour perdre quelques kilos, afin d'être prêt. La boxe offre toujours des chances de médailles pour la sélection algérienne lors des événements mondiaux. Une discipline qui avait été la première à porter l'Algérie au podium, grâce aux deux médailles de bronze remportées par Mohamed Zaoui et Mustapha Moussa à Los Angeles, avant que feu Hocine Soltani ne s'adjuge la même médaille, en 1992 à Barcelone, puis l'or à Atlanta en 1996, en plus de celle en bronze remportée par Mohamed Bahari et, enfin, une autre en bronze à l'actif de Mohamed Allalou, empochée à Sidney. C'est pourquoi le noble art pourrait une nouvelle fois valoir des satisfactions à l'Algérie, d'autant qu'un vivier intarissable de talentueux boxeurs ne cherche qu'à être bien pris en charge pour mieux s'exprimer à l'avenir. Nos boxeurs assez aguerris sont capables de rivaliser avec les meilleurs dans certaines catégories, à l'image de Abdehalim Ouradi (54 kg), d'Abdelkader Chadi (57 kg), de Hamza Kramou (60 kg), de Chouaib Oussassi (69 kg), de Nabi Kacel (81 kg), d'Abdelhafid Benchebla (81 kg), de Noufel Ouattah (+91 kg), ou, encore, d'Abdelaziz Touilbini (91 kg). Ces puncheurs seront encore plus performants en 2012, dans le cas où ils se qualifieront bien sûr. Il faut les entourer des plus grands soins. Ce sont nos espoirs de médailles olympiques. Ils sont jeunes et ont une bonne morphologie, une bonne technique, mais aussi un bon état d'esprit, une très bonne équipe en plus d'un niveau mondial. C'est la première fois que la majorité des boxeurs algériens sont dans le classement mondial. Chadi, Ouatah et Benchebla sont 5es mondiaux, quant aux autres, ils sont entre la 5e et la 8e places. Ce qui constitue une référence et un palmarès par rapport aux boxeurs du Kazakhstan, de la Mongolie et de la Russie. Les Cubains ne sont plus les maîtres de la boxe, il faut compter avec l'émergence de certains pays tels que le Kazakhstan qui ont bousculé la hiérarchie. L'Algérie a son mot à dire et pour les JO de 2012, si l'on arrive à préserver cette équipe, à quelques changements près pour son rajeunissement. La pâte existe en Algérie. Il faut savoir la modeler c'est tout ! Y. B.