Comme toutes les autres fédérations sportives, celle de la boxe vient, il y a environ trois semaines, de tenir son assemblée générale élective et d'élire son nouveau président et, par conséquent, la nouvelle composante de son bureau fédéral. Des élections qui, signalons-le, interviennent dans un contexte particulier, marqué, en général, hormis quelques exceptions, par le recul de la majorité des sports algériens. Ainsi, le premier responsable de la Fédération algérienne de boxe n'est autre que Abdallah Bessalem, un homme appartenant au milieu de la boxe et qui a déjà eu à diriger la fédération entre 1989 et 2001. Bessalem, seul candidat à ce poste, rappelons-le, avait remplacé Mokhtar Mechia. Docteur en médecine sportive, le nouveau président et non moins premier responsable de la Confédération africaine de boxe (CAB), tout comme il est l'un des vice-présidents de l'Association internationale de boxe amateur (AIBA). Des paramètres qui ne sont pas à négliger à ce stade de la responsabilité. Même pour établir une politique de relance d'une discipline donnée, il n'y a pas mieux qu'une personne qui a toutes les données entre ses mains, notamment en termes d'expérience des nations ayant un parcours et des résultats plus étoffés que les nôtres. Cela, d'autant que la boxe algérienne dispose de potentialités avérées. On s'en souvient, même s'ils n'ont pu décrocher de médaille, les boxeurs algériens avaient fait bonne figure aux jeux Olympiques de Pékin, l'été dernier. Trois d'entre eux avaient pu arracher la cinquième place. Une performance non négligeable. Et c'est face à la présence de ce potentiel que le nouveau président, ainsi que tous les membres de son bureau fédéral, voudrait relancer ce sport en lui donnant plus de moyens afin que les boxeurs algériens puissent s'illustrer de meilleure manière. Il va sans dire que, comme c'est le cas dans la quasi-totalité des disciplines sportives en Algérie, la formation fait défaut. Dans la majorité des cas, les jeunes catégories sont complètement délaissées. Généralement, les dirigeants des clubs ne se soucient que de la situation des catégories seniors de football. Combien de clubs algériens ont-ils «fait disparaître» d'autres sections sportives sous prétexte qu'ils ne disposaient pas de moyens financiers conséquents pour les gérer ? Une situation qui a entraîné le recul de la majorité des autres activités sportives. Même le football ; en dépit de toute l'attention et des moyens dont il bénéficie, il ne se porte pas mieux pour autant. La raison est la même : absence d'une véritable politique sportive, d'une stratégie de gestion à long terme et de formation. Concernant la boxe, le nouveau président de la Fédération algérienne s'est engagé redorer le blason du noble art «avec la contribution de tous les acteurs de la discipline», précise-t-il. Tout un chacun doit y mettre du sien. Autre objectif : Abdallah Bessalem compte s'attaquer à d'autres chantiers tout aussi importants puisqu'ils sont un facteur important dans l'amélioration du niveau de la discipline. Il s'agit de l'aménagement du système de sélection, de la mise en place de sélections régionales, de la révision du système de compétition et de la dynamisation des ligues. Bien évidemment, le président de la Confédération africaine de boxe n'oublie pas le plus important, en l'occurrence la formation. Il entend donner une impulsion à la boxe algérienne en misant sur la formation et le développement de la discipline en milieu scolaire et universitaire. Il faut dire que le constat est partagé par tous. Tous les acteurs du sport en Algérie s'accordent à dire qu'il est temps de réfléchir à la meilleure manière de relancer les disciplines sportives. La situation du sport algérien ne peut pas aller plus mal. L'heure est à la mobilisation. Les jeux Olympiques de Londres de 2012 se préparent dès maintenant. Les jeunes boxeurs algériens, qui se sont illustrés dans les différentes compétitions continentales ou régionales, ces derniers temps, doivent bénéficier de toute l'attention possible. Et c'est dans ce cadre que la priorité doit aller vers la formation et le suivi des jeunes pugilistes. A ce titre, il y a lieu de signaler qu'au cours du mois de janvier dernier, 22 boxeurs des catégories juniors et cadets avaient pris part à un stage de préparation et de sélection à Djelfa, encadré par les entraîneurs nationaux. Ces derniers avaient comme objectif de choisir les meilleurs jeunes boxeurs susceptibles d'intégrer les rangs de l'EN en prévision des prochaines compétitions internationales, notamment les Championnats arabe et du monde, prévus en 2010, et des jeux Olympiques de boxe prévus à Singapour, en catégorie juniors, et le Championnat du monde, prévu en Arménie au cours de cette année, en catégorie cadets. C'est ces jeunes boxeurs qui alimenteront, à coup sûr, l'équipe nationale seniors à l'avenir. De grands chantiers attendent cette nouvelle équipe... A. A.