La boxe, sport autrefois réservé aux hommes, séduit de plus en plus de femmes ! Le nombre d'adhérentes augmente et nombreuses sont celles qui ont décidé d'enfiler les gants afin de pratiquer la boxe. La perception selon laquelle les femmes ne doivent pas pratiquer de sports violents s'estompe peu à peu. La boxe en est un bel exemple. Ce sport de combat suscite depuis quelques années un intérêt marqué chez les femmes. Cet engouement est dû à l'évolution des mentalités surtout. Dans le but de s'entraîner et d'acquérir une excellente condition physique, des femmes et des jeunes filles intègrent des clubs de boxe au cours des années 1970 et 1980. Certaines se sont dirigées par la suite vers des postes d'arbitre, d'entraîneuse ou de direction. Des règlements et des lois de ressort provincial interdisaient aux femmes de boxer ou de lutter publiquement. Mais vers la fin des années 1980, cette législation, jugée discriminatoire, est révoquée en vertu d'un article de la charte de cette discipline. Depuis, les fédérations et les associations de boxe un peu partout dans le monde n'ont cessé d'encourager les femmes à pratiquer ce sport. Le 29 juillet 1991, la ville de Sydney, en Nouvelle-Écosse, est l'hôtesse du premier combat de boxe amateur entre femmes sanctionné en Amérique du Nord. Les médias s'intéressent au combat, et la visibilité qu'ils procurent incite plusieurs femmes à s'inscrire dans des clubs de boxe. Les combats entre femmes sont peu à peu intégrés dans les cartes locales de boxe. Le Canada est le pays qui compte le plus grand nombre de boxeuses au monde, on parle de plus de 500 boxeuses, soit près de 15 % du nombre de boxeurs masculins. De toutes ces disciplines, la boxe semble avoir séduit un bon nombre de femmes. Mais quelle que soit la boxe, que vous la pratiquiez dans le cadre du loisir ou en compétition, les bienfaits tant sur le plan physique que psychique sont multiples. L'introduction de la boxe féminine en Algérie est très récente tout comme au Maghreb. La participation, pour la première fois, des équipes algérienne, marocaine et tunisienne au 4e Championnat mondial de boxe féminine qui s'est tenu, il y a deux années à New Delhi, ne date que de quelques années. La participation maghrébine a été vivement appréciée par les organisateurs, les instances internationales de la boxe féminine, et surtout par le public, même si la prestation a souvent été modeste. La boxeuse égyptienne Samiha Ali Hassan a été la seule arabo-africaine à figurer au palmarès des 4es championnats avec une médaille de bronze pour la catégorie des 52 kg. L'Egyptienne a été éliminée en demi-finale par l'Indienne Sarita Devi qui a, par la suite, décroché l'or en battant en finale l'Ukrainienne Viktoria Rudenko. A Alger, Béjaïa et Relizane, la boxe féminine s'est déjà installée Au Championnat national de boxe féminine, qui a regroupé quelque 142 boxeuses issues de 11 wilayas, ce sont les boxeuses d'Alger, de Béjaïa et de Relizane qui ont décroché la majorité des titres lors la phase finale, à Relizane. Dans la catégorie des -17 ans, les titres de championnes d'Algérie des catégories 49, 52 et 64,5 kg ont été raflés par les représentantes de la wilaya de Béjaïa, Sabrina Chaalal, Cheklat Kamilia et Lahlah Saïda. Les premières places dans les catégories 45, 47 et 58 kg sont revenues aux représentantes de la wilaya de Relizane, Leila Stayti, Adda Abbou Nouna et Tahri Habiba, alors que la Constantinoise, Begdouche Sarah, a décroché l'or dans la catégorie 41 kg. Chahinez Alaoui (Béchar), Nekkah Hayet (Tlemcen) et Rouibi Imene (Msila) ont été les lauréates des catégories 55, 63 et 68 kg. Pour ce qui est des seniors (+17 ans), les chaudes empoignades de la phase finale se sont soldées par une récolte de six titres pour l'équipe de la Protection civile d'Alger (catégories 50, 54, 60, 63, 75 et 86 kg) décrochés par Naziha Cherifi, Kebrit Samira, Boumaaraf Nezha, Demis Kamelia, Daas Nacera et Zenkah Samira. Les boxeuses Ouyoughout Nouara et Ben Chaalal Sabiha de Béjaïa ont décroché l'or dans les catégories 46 et 81 kg. Les titres des catégories 48, 52, 70, 57 et 66 kg sont revenus à Harmel Zina (El Tarf), Naouel Maharzi (Constantine), Laghlizia Boudjelal Cherifa et Rabah Aïcha et Kertech Halima, toutes deux de Béchar. Le dernier jour de la compétition, qui a coïncidé avec la Journée internationale de la femme, a été marqué par la cérémonie de remise des médailles aux lauréates, en présence d'amateurs de l'art noble. Les organisateurs ont prévu, en marge de ce championnat, des journées d'étude qui ont permis à plusieurs membres de la Fédération algérienne de boxe d'évoquer les moyens de promotion de la boxe féminine dans notre pays, tout en abordant les nouveaux textes adoptés en matière de notation et les nouvelles techniques de boxe utilisées à l'étranger. Championnats d'Afrique de boxe féminine au Maroc La Confédération africaine de boxe (CAB) a attribué au Maroc l'organisation des premiers Championnats d'Afrique de boxe féminine prévus en 2012. Le choix du Maroc a été annoncé au terme de l'assemblée générale extraordinaire de la CAB dont les travaux se sont achevés dimanche dernier au soir à Casablanca. La boxe féminine aux prochains jeux Olympiques, en 2012 ? La boxe féminine aux jeux Olympiques. Ce qui n'est pour le moment qu'un rêve de pratiquantes pourrait prochainement devenir réalité. Le comité exécutif de l'AIBA, la Fédération internationale de boxe amateur, a, en effet, décidé, alors qu'il était en réunion extraordinaire à Pékin, de proposer prochainement l'introduction de la discipline aux jeux Olympiques de 2012. Parmi les autres décisions prises à cette occasion, le changement dès le 1er janvier 2009 de format des reprises, qui passent de quatre à deux minutes, et l'établissement de onze catégories chez les femmes et les jeunes, exactement comme dans les tournois masculins. En outre, l'organisation des championnats du monde juniors 2009 a été confiée à Erevan (22-31 mai). Les jeunes boxeuses du monde entier ont accueilli avec enthousiasme la décision de la Fédération internationale de boxe amateur (AIBA), qui a annoncé qu'elle proposerait que la boxe féminine devienne un sport olympique dès les prochains Jeux, à Londres, en 2012. «C'est merveilleux ! Et ça tombe bien, car, après les championnats mondiaux de 2010, c'est justement l'objectif que je vise», s'est exclamée Ariane Fortin, en apprenant la nouvelle. Actuelle championne du monde en 70 kg, un titre acquis en décembre dernier, la boxeuse de 24 ans ne cache pas que la possibilité de représenter le pays aux jeux Olympiques constitue une motivation supplémentaire pour la poursuite de son entraînement. Une décision cruciale Adoptée à l'unanimité lors d'une rencontre à Milan, la proposition de l'AIBA sera acheminée au Comité international olympique (CIO). «C'est une décision cruciale pour le développement de la boxe féminine», a dit le président de la fédération, Wu Ching-Kuo. Le CIO devrait trancher lors de son congrès à Copenhague, en octobre. «Ce n'est pas encore fait, mais c'est encourageant. Cela augure bien», a jugé Ariane Fortin, qui livrera son prochain combat le 21 mars, à Trois-Rivières, contre la championne américaine, Franchon Crews. «J'ai hâte de me battre contre elle. Elle est un peu baveuse. Je vais me faire un plaisir de la remettre à sa place», a promis la jeune pugiliste. La boxe féminine reste sous-développée Après des débuts intéressants, la boxe féminine a périclité en Amérique du Nord. Faute d'opposition, il a été difficile d'organiser des combats spectaculaires. Il y a quelques années, on croyait assister à l'émergence de ce sport avec l'arrivée de Christy Martin, de Lucia Racker et, par la suite, de Leïla Ali, la fille de Muhammad Ali. Malheureusement, la boxe féminine a stagné. Aucun groupe n'a réussi à créer un engouement semblable à celui que peut susciter la boxe masculine. Il y a bien quelques filles qui ont fait parler d'elles mais les choses ont changé depuis. On n'entend d'ailleurs presque plus parler d'Ali par exemple. Comme il ne se crée pas de rivalité entre les filles, il est difficile de promouvoir ce sport. La boxe féminine est malheureusement moins populaire qu'il y a cinq ans. M. G.