La question de savoir pourquoi la sélection nationale de boxe ne parvient pas à réussir des performances dans les grands rendez-vous de la discipline est récurrente. Elle revient à la fin de chaque manifestation. Comme cela a été le cas au lendemain de la participation algérienne aux derniers jeux Olympiques de Pékin 2008 où les pugilistes algériens se sont contentés de belles prestations, sans pour autant réussir à remporter des médailles. On peut expliquer l'incapacité de nos boxeurs à s'imposer par la partialité de certains arbitres. Cela demeure cependant peu convaincant. Sur le plan régional, tout le monde pensait, statistiques à l'appui, que la supériorité algérienne était incontestable. Mais voilà que tout est remis en cause. La récente participation algérienne aux 29es championnats arabes de boxe aura ainsi le mérite de servir d'avertissement aux pugilistes qui se croyaient constamment les meilleurs. En remportant six médailles -2 en or, 2 en argent et 2 en bronze-, lors de ce rendez-vous régional, abrité par l'Egypte, l'Algérie semble perdre du terrain au profit des Pharaons. La première médaille de la sélection nationale a été décrochée par Abdelhafidh Benchebla dans la catégorie des 81 kg, en battant l'Egyptien Amine el Mohammadi par arrêt de l'arbitre au troisième round. Chouaib Beloudinat (91 kg) a, pour sa part, arraché la médaille d'or en surclassant l'Egyptien Islam Moutaei aux points (25-21) alors que la première médaille d'argent est revenue au boxeur algérien Mohammed Beldjord (60 kg) qui s'est incliné en finale devant l'Egyptien Yassine Djaber Yassine. Dans la catégorie des 69 kg, Rachid Tarikat a été battu par l'Egyptien Hossam Bakr et s'est contenté, lui aussi, de la médaille d'argent. Les deux médailles de bronze ont été remportées respectivement par Mahmoud Boubraout dans la catégorie des 54 kg et Brahimi Samir chez les 51 kg. Avec 19 points au décompte final, la sélection nationale occupe la deuxième place derrière le pays organisateur l'Egypte (25 points) au moment où la Tunisie arrive en troisième position avec 13 points. Il faut rappeler que l'équipe algérienne n'a pas engagé un nombre important de boxeurs comme l'ont fait ses adversaires. La participation algérienne a été réduite à huit boxeurs. Mais reconnaissons quand même que deux médailles d'or sur huit candidats au sacre final est un bilan peu reluisant pour une discipline qui nous a habitués à nettement mieux. Il reste que la régression, côté algérien -sinon le développement de la discipline chez les autres concurrents-, pourrait nous servir dans le sens où l'existence d'adversaire d'un niveau élevé stimule les boxeurs et les motive à travailler davantage. L'on peut ainsi expliquer l'incapacité de ce sport à se faire une place dans le haut niveau par le manque de concurrence dans le périmètre régional et continental. Les précédentes manifestations l'ont vraisemblablement prouvé de la manière la plus claire. Mais aujourd'hui que nos boxeurs n'arrivent pas à s'imposer dans un championnat arabe d'un niveau juste moyen, il y a décidément des motifs de s'interroger sur l'avenir de la boxe algérienne. Il est vrai que la composante de la sélection nationale est en train d'opérer une sorte de renouvellement. Ce qui a visiblement affaibli le niveau des Verts. Tout n'est pas noir néanmoins. Le tournoi du Caire peut être une étape très utile pour la discipline. Principalement sur le plan de l'évaluation. L'on sait maintenant que les batailles ne se sont pas uniquement d'ordre athlétique et technique. Le mental du boxeur pèse pour beaucoup dans la balance. D'où la nécessité d'accomplir des préparations de qualité à même de déboucher sur des résultats positifs, préalablement sur la plan régional avant de prétendre passer à la vitesse supérieure aux niveaux mondial et olympique. Des boxeurs ont mis le doigt sur les défaillances liées à la vie de la sélection. Qu'il soit senior ou junior, le pugiliste algérien se plaint itérativement des limites de la prise en charge de la préparation qui précède les grandes compétitions. Le niveau de certains boxeurs a tellement régressé qu'ils ne font plus partie de l'élite de la discipline. Et pour éviter ce genre de déperditions, il y a beaucoup de travail à accomplir, particulièrement en matière d'encadrement technique mais surtout dans la prise en charge des athlètes. L'espoir demeure entier quant à un retour gagnant de ce sport, aussi bien sur le plan continental qu'au niveau mondial, dans la mesure où ce sport sied parfaitement aux Algériens. Il faudrait également être prêts à affronter toutes les circonstances, notamment ce qui a trait à l'arbitrage. Un sujet qui revient à chaque participation de l'Algérie. Au Caire, les Algériens ont encore une fois subi la partialité des arbitres. Les techniciens algériens se sont plaints, dans ce chapitre, du changement introduit dans le système de compétition. «Les derniers changements introduits dans le nouveau règlement international qui prévoit un combat de trois rounds de trois minutes chacun, au lieu de quatre minutes, ont été appliqués lors de ce tournoi», a déclaré un responsable de l'équipe algérienne à la fin du tournoi. Seule une formation de qualité, suivie d'une préparation solide, est en mesure de permettre aux athlètes de surmonter tous les aléas qui se dresseront devant eux. A. Y.