Le président du Comité olympique algérien estime que nos athlètes ont tiré leur épingle du jeu. L'Expression: Un mot tout d'abord sur l'organisation de ces jeux par les Espagnols. M.Berraf: Nos amis espagnols sont à féliciter car, dans une petite ville, ils ont réussi à organiser de grands jeux. Ils y ont mis en oeuvre leurs connaissances, leur savoir-faire et leur hospitalité légendaire. Ce que nous avons pu remarquer c'est la parfaite symbiose qui existait entre le gouvernement local, les pouvoirs publics représentés par le ministère de la Jeunesse et des Sports et le mouvement sportif espagnol symbolisé par le Comité olympique espagnol. C'est une symbiose qui ne tenait compte d'aucune différence politique ou autre. C'est toute l'Espagne qui s'est mobilisée pour la réussite de l'événement et pour faire en sorte que le séjour sur son sol des délégations étrangères se déroule de la meilleure manière qui soit. La participation algérienne, en matière de résultats a été en deçà de celle de Tunis en 2001. Cela vous a-t-il affecté? Je trouve que cette participation a été très satisfaisante d'autant que 70% des athlètes que nous avons engagés ont moins de 23 ans. Je trouve que c'est là un gage pour l'avenir. J'ajoute que le nombre des athlètes qui sont venus à Almeria n'a pas atteint la moitié de celui qui avait été envoyé concourir aux Jeux de Tunis en 2001. Et puis, il y a un autre point très important que l'on aurait tort de négliger, qui fait état de 40% des médailles algériennes qui ont été remportées par des dont il faut relever la jeunesse, à l'image de Soraya Haddad, médaillée d'or en judo qui vient à peine de boucler ses 21 ans. Il convient, d'autre part, de souligner que nous avons enregistré des absences de marque de dernière minute comme celles de Saïd-Guerni, Hammad et Benida-Merrah. Ce sont là trois médailles d'or potentielles qui nous ont échappé. Il s'agit, donc, d'une participation plus qu'honorable de la part d'une délégation qui y a mis toute son énergie et sa volonté pour donner la meilleure image qui soit de notre pays. Je dirai, également, que M.le ministre de la Jeunesse et des Sports, le professeur Yahia Guidoum, n'a ménagé aucun effort pour rester à l'écoute de cette délégation et pour lui prodiguer ses encouragements. Cette attention particulière a beaucoup pesé dans la balance. Certaines disciplines sportives qui devaient participer à ces jeux avaient été retirées au dernier moment par le ministère de la Jeunesse et des Sports en raison de leur incapacité à certifier qu'elles étaient capables de faire un bon résultat. Vous ne vous êtes jamais exprimé sur la question. Peut-on connaître votre avis? J'estime que la manière avait été un peu brusque puisque le retrait avait eu lieu une semaine avant le début des jeux, mais c'était une décision des pouvoirs publics et nous ne pouvons que la respecter. La participation aux Jeux méditerranéens est, il est vrai, une prérogative relevant des compétences du Comité olympique mais cela ne veut pas dire que les pouvoirs publics, donc l'Etat, doivent se mettre en retrait. Ils ont, eux aussi, des responsabilités qu'ils assument. Je pense que si la décision de retirer des disciplines a été prise, c'est qu'elle a été profondément réfléchie. Je regrette, cependant, que les sports qui ont été retirés n'aient pas développé assez d'arguments auprès du MJS pour faire valoir l'importance qu'il y avait pour eux de participer aux Jeux d'Almeria. Ce retrait nous a grandement perturbés, c'est une évidence. Il nous a, en outre, placés dans une situation délicate vis-à-vis de nos hôtes espagnols et de nos partenaires. Je crois qu'on a trop fait la comparaison avec les Jeux olympiques d'Athènes où les objectifs assignés n'avaient pas été atteints. Ce que l'on oublie de dire c'est que les sports qui avaient participé aux Jeux d'Athènes avaient gagné leur place sur le terrain grâce au système de qualification. Pouvait-on raisonnablement retirer de ces jeux ces disciplines sous prétexte que les Jeux olympiques sont d'un très grand niveau et qu'elles n'avaient aucune chance d'y briller? Je n'ai jamais entendu dire qu'un pays avait retiré des Jeux olympiques un sport qui avait gagné sa qualification sur le terrain. L'athlétisme, discipline reine par excellence, s'est bien comportée avec deux médailles d'or, une d'argent et deux de bronze. Pourtant, cette discipline a été sérieusement perturbée même à Almeria. A mon avis, l'athlétisme algérien doit faire preuve de maturité et regarder vers l'avenir avec sérénité. Ces luttes de clans doivent être bannies pour laisser place au seul intérêt national. Avec l'actuel ministre de la Jeunesse et des Sports, le professeur Yahia Guidoum, les choses semblent rentrer dans l'ordre. J'ajoute que le COA fera tout pour participer à la réunification de la famille de l'athlétisme algérien. Il faut que les élus de cette discipline assument leurs responsabilités en mettant en place une confiance mutuelle. Je crois qu'il existe un déficit énorme en matière de communication. La carence n'est donc pas d'ordre structurel. Le ministre de la Jeunesse et des Sports est même intervenu auprès d'une athlète pour l'amener à concourir. Le professeur Yahia Guidoum n'a pas parlé à une athlète spécialement. En sa qualité de ministre de la Jeunesse et des Sports, il n'a pas cessé de rester en contact avec tous les athlètes, leurs techniciens et leurs accompagnateurs. Ses encouragements ont été d'un grand apport dans la bonne performance de nos sportifs dans ces jeux. La boxe pourtant si efficace d'habitude est passée au travers lors de ces jeux. Cette discipline sportive a adopté une politique de rajeunissement afin de s'engager à partir de maintenant sur le chemin des Jeux olympiques de Pékin de 2008. Nous respectons la décision de la fédération de boxe. Nous sommes convaincus qu'elle finira par porter ses fruits d'autant que la discipline bénéficie de l'apport et du savoir-faire de ce grand technicien de la boxe qu'est le Cubain Mariano, l'un des plus grands techniciens du monde. La boxe a peut-être échoué aux Jeux d'Almeria mais elle nous a tellement gratifié de moments sublimes, lors de grandes compétitions internationales, qu'on ne peut la blâmer. Des disciplines habituellement peu porteuses comme le karaté, le tennis et le handisport ont largement tiré leur épingle du jeu en glanant des médailles. Cela a été le couronnement de plusieurs années de travail. Le tennis, par exemple, est un sport qui nécessite de grandes potentialités et de grands efforts. La paire Saoudi-Ouahab est à encourager car elle fera parler d'elle à l'avenir. Pour ce qui est du handisport et du karaté, ils ont été à la hauteur de leur engagement en décrochant des places sur le podium. Ce sont des disciplines qu'il convient de suivre et d'aider. Le judo a eu le privilège de faire retentir Kassaman deux fois dans la même journée. Ce fut un instant de grand bonheur et d'immense fierté. Le judo est une discipline qui a entièrement satisfait nos espérances. Je pense même que c'est la grande satisfaction de ces jeux. Je tiens ici à exprimer mes félicitations et mes encouragements à ces jeunes judokas et judokates qui se sont comportés d'une manière admirable sur le tatami. La natation s'est remarquablement comportée. Est-ce votre avis? C'est une discipline dont les résultats nous ont comblés. Elle, aussi , a été à l'honneur. C'est elle qui a inauguré la moisson de médailles et elle a servi de déclic pour les autres disciplines. En outre, je me réjouis du fait qu'Ilès, qui a été exact au rendez-vous avec ses deux médailles d'or, est maintenant bien entouré par des nageurs et nageuses qui ont du répondant et qui peuvent nous valoir de grandes satisfactions dans de grandes manifestations mondiales. Une fois n'est pas coutume, une sélection de football a pu passer un tour dans un tournoi international. Nous n'attendions pas de miracle de la part de cette équipe d'autant qu'elle n'avait pas eu les moyens pour bien se préparer. Beaucoup de gens avaient critiqué le fait qu'on avait engagé cette équipe dans le tournoi méditerranéen et nous nous étions battus pour qu'elle y soit. Non pas pour qu'elle réalise des prodiges mais simplement pour que le tournoi lui serve de préparation en vue des objectifs qui lui sont assignés, à savoir les Jeux africains d'Alger de 2007 et les Jeux olympiques de Pékin de 2008. A Almeria, elle a réussi à passer un tour, ce qui constitue en soi une performance non négligeable surtout lorsqu'on sait que tous ses joueurs ont moins de 21 ans. Cette équipe renferme des talents qu'il convient de suivre. Il faudra lui assurer des moyens pour qu'elle poursuive sa préparation. En la renforçant par des éléments jeunes de l'équipe A, notre football peut bâtir une sélection de grand niveau. Vous êtes un spécialiste du basket-ball. Que pouvez-vous nous dire de la participation de l'équipe nationale à ces Jeux d'Almeria? Ces jeux constituaient pour cette équipe une étape intermédiaire avant le championnat d'Afrique que l'Algérie s'apprête à accueillir le mois prochain. Dans cette optique, la participation aux Jeux d'Almeria devait servir à opérer les ultimes réglages tactiques avant le rendez-vous d'Alger et de la CAN 2005. Elle devait, également, servir à apporter des solutions, c'est-à-dire mettre en place un système de jeu lors de rencontres officielles. Cette équipe a perdu de 20 points face à l'Espagne qui fait partie des meilleures sélections dans le monde. Ce n'est pas un résultat décourageant sinon que doivent penser les Marocains, qui seront de la CAN 2005, et qui ont perdu avec 55 points d'écart face à ces mêmes Espagnols? De même, notre équipe, qui faisait état du forfait du pivot Haïf et du pointeur Benramdane, n'a perdu que d'un petit point face à une sélection égyptienne au grand complet. Et puis les Algériens ont bien terminé le tournoi en s'imposant largement de 16 points face aux Marocains. En récupérant Haïf et Benramdane, cette équipe a les moyens de briller lors de la CAN. Les entraîneurs ont maintenant une idée précise de ses potentialités et de ce qu'il reste à faire pour qu'elle réalise un grand tournoi de la CAN. Laissons les faire et faisons leur confiance. On a remarqué que des athlètes ayant des obligations ailleurs qu'en Algérie ont été pris en charge par le COA. N'est-ce pas là l'une des obligations de leurs fédérations respectives? C'est vrai mais le COA se doit d'apporter la sérénité aux athlètes pour qu'ils poursuivent leur préparation de la façon la plus optimale sachant que les moyens dont disposent leurs fédérations respectives sont des plus réduits. Le COA est là pour pallier ses insuffisances et il a permis à ces athlètes de rejoindre leurs bases d'entraînements à l'exemple de Baya Rahouli qui devait partir à Lausanne où l'attendait un important meeting international. A propos de moyens, l'argent de la participation à ces Jeux d'Almeria a-t-il été versé? De même, pouvons-nous savoir si les fédérations sportives ont reçu leurs subventions au titre de l'année 2005? L'argent de la participation aux Jeux d'Almeria nous a été versé. Quant aux fédérations sportives, certaines d'entre elles ont reçu leur subvention avec beaucoup de retard. Mais on sait que cela est dû à des facteurs exogènes malgré toute la bonne volonté des services du ministère de la Jeunesse et des Sports. Ces retards ont différé la mise en oeuvre des programmes de préparation. Forts de cette expérience, compte tenu de la parfaite concertation qui est établie en ce moment, avec le MJS, nous allons essayer de réduire ces retards et de les pallier en conséquence. Il s'agit pour nous de regarder vers l'avenir surtout que le gouvernement par l'entremise du ministre de la Jeunesse et des Sports est à l'écoute de l'élite sportive du pays. A l'occasion de ces Jeux, un Algérien, M.Amar Adadi, a été reconduit pour quatre ans à la présidence du Comité international des Jeux méditerranéens. M.Adadi est notre fierté à tous. Il a toujours été un dirigeant dévoué, sérieux, responsable et volontaire. Au même titre que nos athlètes, lui aussi, représente l'Algérie et le mouvement sportif national dont il est l'un des meilleurs fils. Nous lui souhaitons plein succès dans la mission qui lui est dévolue.