La réalisation des routes ainsi que leur réhabilitation revient cher à l'Etat. Jusqu'à aujourd'hui, la gestion du réseau routier incombe aux collectivités locales, ce qui n'est pas une mince affaire lorsqu'on sait que la réhabilitation des seuls chemins communaux et voieries urbaines nécessite 380 milliards de dinars. Ce volet a longtemps été négligé, si bien qu'un immense retard a été accumulé dans ce domaine, et que la dégradation du réseau routier a atteint des proportions considérables un peu partout dans le pays, au point de constituer un objet de protestation des citoyens vis-à-vis de leurs élus. Les collectivités locales n'hésitent pas à recourir au rafistolage et au rapiècement, sachant que la prise en charge d'un kilomètre linéaire revient à un milliard de centimes. Les autoroutes n'ont pas échappé au laisser-aller et l'usure guette ces dernières en l'absence d'entretien et de maintenance faute d'une politique bien définie dans ce sens et de moyens. Celles-ci n'ont jamais été rentables du fait qu'à ce jour, elles sont gratuites mais ce ne sera vraisemblablement pas le cas. Le péage s'avère une nécessité aux yeux des pouvoirs publics qui jugent que cette option doit être partie intégrante de la gestion de l'autoroute Est-Ouest. Il fallait donc mettre en place une structure qui prendrait en charge ce volet au même titre que l'entretien et la maintenance, alors que l'autoroute Est-Ouest était en cours de réalisation. Le décret exécutif n° 05-250 du 10 Juillet 2005 portant création de l'Algérienne de gestion des autoroutes (AGA) confère à cet organisme la latitude de s'occuper de l'exploitation et de l'entretien du réseau autoroutier. L'AGA est chargée d'assurer la collecte de tous les droits ou redevances sur l'usage du réseau autoroutier, d'assurer le contrôle de la qualité, de la signalisation et du fonctionnement des équipements du réseau autoroutier, d'étudier ou faire étudier et développer les systèmes d'entretien du réseau autoroutier en exploitation et de concevoir des plans d'intervention d'urgence en relation avec les organismes concernés. Elle doit également réaliser et gérer toute installation de services annexes de l'autoroute. Parmi les objectifs de l'Algérienne de gestion des autoroutes, il y a lieu de citer le développement de son rôle comme administrateur du patrimoine autoroutier algérien à travers la mise en place des procédés de gestion avec pour but d'optimiser cette infrastructure de transport et de faciliter son intégration avec les autres modes de transport, le développement de l'ingénierie de l'entretien et de l'exploitation des autoroutes en Algérie (techniques, normes, banques de données routières, etc.) ainsi que la réponse à la demande de trafic et aux besoins de plus en plus importants en matière de transport. Des ingénieurs routiers algériens ont d'ailleurs suivi une formation d'un mois en France, dans le cadre de la coopération algéro-française, sur des thèmes qui avaient trait à l'exploitation et à l'entretien des autoroutes, au péage, au système de gestion des infrastructures autoroutières et à la gestion des contrats de concession.