Outre la police judiciaire fédérale, un certain nombre de commissions du Congrès, dont la commission du Renseignement du Sénat, enquêtent aussi sur une possible collusion entre des responsables russes et des membres de l'équipe de Donald Trump L'ex-directeur du FBI, James Comey, témoignera devant la commission du Renseignement du Sénat américain jeudi prochain dans le cadre de l'enquête sur l'ingérence de la Russie dans la campagne présidentielle américaine de 2016 et sur une possible collusion entre des responsables russes et des membres de l'équipe de campagne de Donald Trump. James Comey, qui a été brusquement renvoyé par Donald Trump le 9 mai dernier, témoignera lors d'une séance publique à 10h (14h GMT) puis lors d'une séance à huis clos, ce qui permettra aux sénateurs d'aborder des questions relatives à des informations confidentielles, précise la commission du Renseignement. L'ancien directeur du FBI sera interrogé sur plusieurs conversations qu'il a eues avec le président américain au cours desquelles ce dernier lui aurait demandé d'abandonner une enquête visant l'ancien conseiller à la sécurité nationale, Michael Flynn. Les enquêteurs s'intéressent à ce dernier et à d'autres conseillers de Donald Trump dans le cadre des diverses investigations menées au sujet de la Russie et de l'élection présidentielle de 2016. La Russie a, à plusieurs reprises, démenti avoir voulu s'immiscer dans la campagne pour l'élection présidentielle du 8 novembre dernier. Jeudi, le président russe Vladimir Poutine a déclaré que certains pirates russes, «dans un esprit patriotique», pourraient avoir agi individuellement sans que le gouvernement ne soit impliqué. Donald Trump a démenti qu'il y ait eu collusion entre la Russie et son équipe de campagne et a plusieurs fois remis en question les conclusions des services de renseignements américains selon lesquelles Vladimir Poutine a dirigé une opération à base de piratage informatique, de fausses nouvelles et de propagande, visant à orienter le scrutin présidentiel de 2016 en faveur du candidat républicain Donald Trump au détriment de sa rivale démocrate Hillary Clinton. James Comey dirigeait l'enquête du FBI sur les accusations contre la Russie. Sa démission a déclenché une tempête politique à Washington. Face à la montée des tensions, le département de la Justice a nommé un autre ancien directeur du FBI, Robert Mueller, comme procureur spécial chargé d'enquêter sur toutes ces allégations. Outre la police judiciaire fédérale, un certain nombre de commissions du Congrès, dont la commission du Renseignement du Sénat, enquêtent aussi sur le sujet. Ainsi, mercredi, la commission du Renseignement de la Chambre des représentants a convoqué Michael Flynn et l'avocat personnel du président, Michael Cohen. Selon ce qu'indiquait la chaîne de télévision CNN mercredi, James Comey s'est d'ores et déjà entretenu en privé avec le procureur spécial Robert Mueller pour fixer les paramètres de sa déposition devant les sénateurs. Il s'agit d'éviter que son témoignage aille à l'encontre de dispositions fixées par la loi. La source citée par la chaîne d'information précise ainsi que Comey ne devrait pas entrer dans le détail de l'enquête russe du FBI. Mais, ajoute-t-elle, il semble en revanche déterminé à mettre au clair les relations tendues qu'il a eues avec Trump jusqu'à son renvoi. Depuis son limogeage, la crise politique a connu des développements spectaculaires, Trump insinuant sur Twitter qu'il pourrait exister des enregistrements de ses conversations avec Comey ou le New York Times faisant état d'une note rédigée par Comey dans lequel l'ex-patron du FBI, rendant compte de sa rencontre du 14 février avec le président, fait dire à ce dernier : «J'espère que vous pourrez juger bon de laisser tomber, de laisser Flynn. C'est un bon gars.» Reuters