La limitation des licences d'importation n'en fini pas de faire couler de l'encre. Cette question a eu la part du lion lors d'un point de presse animé, samedi dernier à Aïn Defla, par le ministre du Commerce, Ahmed Saci, à la fin de sa visite de travail dans cette wilaya du centre. Le ministre n'a pas caché son étonnement quant aux fausses lectures sur la limitation des licences d'importation. Devant ce constat, M. Saci a réaffirmé que «la limitation des licences d'importation de certains produits a pour seul souci la protection de l'économie nationale» et ne doit pas être assimilée à une guerre contre les importateurs ni l'activité commerciale, mais répond à la volonté de mettre de l'ordre dans le secteur de telle sorte à protéger l'économie nationale. «Si certains opérateurs se sont lancés dans l'exportation, cela ne peut qu'être révélateur de la qualité de leurs produits», relèvera le ministre qui insistera sur «la nécessité de les accompagner et de les soutenir». Citant à titre illustratif les téléphones portables ainsi que les produits électroménagers et produits cosmétiques, M. Saci indiquera que les demandes d'importation y afférentes dépassent les 160, invitant les opérateurs économiques (personne physique ou morale) désireux de se lancer dans l'importation à introduire une demande de licence d'importation d'un produit ou d'une marchandise dont le contingent est ouvert, en déposant le dossier complet y afférent. S'agissant de l'importation du fer et des voitures, le ministre a indiqué que la commission chargée d'étudier ces dossiers n'a pas achevé son travail, signalant que ses résultats seront rendus publics au cours des prochaines semaines. Le ministre a enfin soutenu que la protection de l'économie nationale implique la protection du consommateur et du producteur, faisant remarquer que la liste des produits importés soumis à une autorisation préalable pourrait s'élargir si la nécessité s'impose. Il convient de rappeler que les quotas d'importation pour certains produits avaient été mis en œuvre dès 2016 au vu de la poursuite de la chute des prix des hydrocarbures, principale source de devises de l'Algérie, qui a entraîné une forte baisse de ses réserves de change. Les importateurs avaient quinze jours, entre le 1er et le 15 avril, pour déposer leur demande d'autorisation. Plus de 1 540 demandes ont été reçues par le ministère du Commerce, chaque dossier devant être examiné par une commission interministérielle. Ces mesures visent à la fois à économiser les réserves de change mises à mal par la chute des cours des hydrocarbures et à stimuler la production nationale. Dans le cas de l'automobile, le contingent 2017 est de 30 000 véhicules, trois fois moins important que pour 2016 (90 000). Mais les pièces détachées et ensembles destinés à l'assemblage local sont exemptés : les autorités algériennes espèrent que 40 000 unités seront produites en 2017 (après 30 000 unités en 2016) par les constructeurs disposant de lignes d'assemblage sur place, dont Renault, Volkswagen et Hyundai. Dans l'agriculture, elles espèrent que la production locale, estimée à 500 000 tonnes par an, suffira à compenser l'interdiction des importations de pommes. Z. A./APS