Le surplus d'azote et les métaux-traces peuvent nuire aux plantes et contribueraient ainsi à la réduction de la production agricole dans le monde, a averti l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) sur son site web. «Le surplus d'azote et les métaux-traces, à savoir l'arsenic, le cadmium, le plomb et le mercure, peuvent nuire au métabolisme des plantes et avoir pour effet de réduire la production agricole, sans oublier la pression mise sur les terres arables», indique l'agence onusienne. La pollution des sols a été le thème de la 5e assemblée plénière du parlement mondial sur les sols ayant eu lieu au siège de la FAO, la semaine dernière. Ainsi, dès leur entrée dans la chaîne alimentaire, de tels polluants représentent également «des risques pour la sécurité alimentaire, les ressources en eau, les moyens d'existence ruraux et la santé humaine», a-t-elle expliqué. Près d'un tiers des sols du monde sont dégradés, en grande partie à cause de pratiques de gestion des sols non durables, note la FAO qui relève que des dizaines de milliards de tonnes de sols sont perdus chaque année par le secteur agricole dont l'une des causes principales est la pollution des sols. Dans certains pays, elle peut d'ailleurs affecter jusqu'à un cinquième des terres cultivables. Le terme pollution des sols fait référence à la présence de produits chimiques dans le sol, qui soit n'ont pas lieu d'y être, soit présentent un taux de concentration supérieure à la normale. De tels cas de contamination peuvent apparaître à la suite d'activités minières ou industrielles ou encore suite à une mauvaise gestion des égouts et des déchets. Dans certains cas, les polluants se propagent sur de vastes surfaces à cause du vent et de la pluie. Les intrants agricoles tels que l'engrais, les herbicides et les pesticides (et même les antibiotiques contenus dans le fumier animal) font également partie des polluants potentiels et représentent des défis particuliers, en raison de l'évolution rapide des formules cliniques utilisées. Bien que communément appelés «sols noirs» dans la classification nationale des sols, ces derniers sont pourtant loin d'être homogènes. Le nouveau Réseau international des sols noirs les définit comme contenant au moins 25 cm d'humus, avec une teneur en carbone organique du sol supérieure à 2%. Selon cette définition, ils recouvrent ainsi 916 millions d'hectares, soit 7% de la surface terrestre mondiale non recouverte de glace. Près d'un quart des sols noirs sont du type classique «Chernozem» et recouverts d'une couche d'humus de plus d'un mètre. On les trouve dans les zones steppiques d'Europe de l'Est et d'Asie centrale et dans les anciennes prairies d'Amérique du Nord. Le Réseau international des sols noirs assurera la conservation des sols noirs et leur productivité sur le long terme, en produisant des rapports analytiques et en servant de plateforme pour faciliter le partage des connaissances et la coopération technique. L'Assemblée plénière a approuvé trois nouvelles initiatives visant à faciliter le partage d'informations, à savoir, le Système d'information mondial sur les sols, le Réseau mondial des laboratoires de recherche sur les sols (créé pour coordonner et uniformiser les systèmes de mesures pour tous les pays) et le Réseau international des sols noirs, lancé pour améliorer les connaissances en matière de fertilité des sols agricoles à travers le monde, qui sont également connus pour leur haute teneur en carbone. APS