Le ministre de l'Industrie et des Mines, Mehdjoub Bedda, vient de jeter un pavé dans la mare : le montage de voitures connait des dérives à corriger. Après avoir pris le temps de se forger sa propre appréciation sur cette activité, le ministre est parvenu à une conclusion pour le moins fracassante : l'évaluation de la filière de montage de véhicules a fait ressortir qu'il existe «une forme d'exportation déguisée et que le taux d'intégration nationale n'a pas atteint l'objectif escompté», a-t-il indiqué dans une déclaration à la presse en marge de la clôture de la session parlementaire ordinaire de l'année 2016-2017. Le ministre de l'Industrie et des Mines, Mehdjoub Bedda, vient de jeter un pavé dans la mare : le montage de voitures connait des dérives à corriger. Après avoir pris le temps de se forger sa propre appréciation sur cette activité, le ministre est parvenu à une conclusion pour le moins fracassante : l'évaluation de la filière de montage de véhicules a fait ressortir qu'il existe «une forme d'exportation déguisée et que le taux d'intégration nationale n'a pas atteint l'objectif escompté», a-t-il indiqué dans une déclaration à la presse en marge de la clôture de la session parlementaire ordinaire de l'année 2016-2017. Selon cette évaluation préliminaire effectuée par ses services, plusieurs dépassements sont pointés dont le prix exorbitant des véhicules par rapport aux années précédentes, précisera M. Bedda. Pis, le Trésor public enregistre des manques à gagner, outre le fait que les projets actuels de montage de véhicules n'ont pas créé le nombre d'emplois fixé. Et la conclusion du ministre est sans appel : «Il est nécessaire de mettre un terme au mode actuel de production dans ce secteur, étant donné que la majorité des entreprises de montage de véhicules n'ont pas atteint les objectifs assignés notamment en matière d'intégration nationale», affirme-t-il. La situation actuelle exige la révision du règlement régissant cette activité en vue d'encourager la création de PME spécialisées dans les industries et les services y afférents, soutient M. Bedda, qui, toutefois, précise qu'il n'est aucunement question d'un arrêt de l'activité. «Ce constat ne signifie aucunement l'abandon de la filière de l'automobile, qui demeure essentielle pour le secteur. Cependant, nous devons revoir la règlementation de cette filière de façon à lui assurer la pérennité et ouvrir la voie aux équipementiers, aux fabricants de pièces détachées et aux entreprises de sous-traitance», dira-t-il dit. A ce propos, le ministre a appelé à adhérer à la nouvelle stratégie industrielle proposée par le plan d'action du gouvernement qui, justement, fait la part belle à la PME et la PMI, en tant que vecteur porteur créateur de richesses et d'emplois. L'activité de montage de véhicules en Algérie a débuté fin 2014. Trois usines de production de véhicules touristiques et deux autres pour des véhicules utilitaires sont actuellement en activité et d'autres sont dans le pipe. Plusieurs concessionnaires sont en négociations avec des marques étrangères pour la réalisation d'usines de fabrication de voitures en Algérie. Le nouveau cahier des charges régissant l'activité des concessionnaires automobiles, paru en avril 2015, oblige les opérateurs du secteur à exercer une activité industrielle en rapport dans un délai de moins de trois ans. M. Bedda évoquera également la question du foncier industriel indiquant qu'une commission interministérielle regroupant des représentants des ministères de l'Industrie, de l'Intérieur et des Finances s'attelait actuellement à la révision des modalités d'octroi des assiettes de terrains pour faire profiter les vrais investisseurs. Les résultats du travail de la commission seront annoncés prochainement, une fois soumis au Premier ministre, a-t-il ajouté. H. G./APS