Avec 128 000 signatures dans 41 wilayas, dont 31 où il a réalisé des performances, puisqu'il a réussi à récolter 2 000 dans chacune d'elle, dépassant les exigences de la loi (qui fait obligation au candidat de rassembler 1 500 signatures dans 25 wilayas), Ali Fawzi Rebaïne, le candidat à la candidature pour l'élection présidentielle du 9 avril prochain estime qu'il n'a qu'«un seul concurrent», à savoir Abdelaziz Bouteflika. Le président de AHD-54 a estimé que les autres candidats «ne sont pas de véritables concurrents», s'est-il interrogé. «Ai-je pour concurrent le président de la République, le président candidat ou le candidat ?». En guise de réponse, il avance les noms : «Les institutions de l'Etat, les associations et même le Trésor public». Après avoir relevé «les énormes moyens» mis en œuvre dans la précampagne à la présidentielle, lors des sorties sur le terrain, du chef de l'Etat, le candidat à la candidature a critiqué les mesures prises, notamment à Arzew, s'agissant de l'augmentation du SNMG, avec laquelle il dira être d'accord à condition qu'elle s'accompagne d'une «maîtrise du marché et des prix». Selon lui, le dossier des salaires démontre une «grande contradiction au sein des institutions de l'Etat, entre les garanties données par le gouvernement et la réalité du terrain». M. Rebaïne croit entrevoir «un environnement pollué», à l'occasion des présidentielles, qu'il explique par deux points essentiels inhérents, notamment à la mise place d'une commission de contrôle des élections. En rappelant avoir formulé cette revendication, il fera remarquer que non seulement son désir n'a pas été réalisé jusqu'à présent, mais aussi qu'il n'a pas été sollicité pour donner son avis avant la désignation du responsable de cette même commission par le président de la République, qui est «lui-même un candidat». Le chef du parti AHD-54 a en outre formulé le vœu de lire le contenu de la correspondance adressée aux institutions étrangères pour la venue d'observateurs, estimant que le nombre de 60 observateurs n'est pas proportionnel à celui des bureaux de vote, équivalant à 43 000. Aussi, il considère qu'il aurait été plus «judicieux de respecter certaines normes», qui consistent à faire venir ces contrôleurs suffisamment à l'avance, afin, dit-il, «de pouvoir se renseigner sur les listes électorales, et vérifier la répartition équitable du budget et des moyens audiovisuels réservés à la campagne». Sur ce, il observera une halte afin de lancer une violente diatribe aux responsables de la télévision nationale, pour avoir «organisé des forums sans y inviter les candidats». Devant ces «inégalités», il juge bon de ne pas démissionner mais de mener une bataille pour l'alternance, parce qu'il «représente les classes défavorisées». «J'assumerais mon rôle d'opposant, même si tous les moyens et les conditions me sont défavorables», a-t-il affirmé en outre, et de souligner son devoir de «soutenir le processus démocratique dans le pays». Concernant le contenu de son programme, Ali Fawzi Rebaïne a indiqué que s'il venait à être élu, il dissoudrait le Conseil de la nation, considérant qu'il n'a «aucun rôle», si ce n'est de bloquer des lois de la chambre basse. Il escompterait en outre renforcer la société civile, dont les ligues des droits de l'Homme, les syndicats et les associations de consommateurs, dans le but de contrebalancer le pouvoir. Sur le plan économique, il a plaidé pour une décentralisation économique et sociale, et la réorganisation de ces deux secteurs, et la réhabilitation des banques, des outils de contrôle, le conseil de la monnaie et du crédit. Il envisagerait également de promouvoir les libertés de la presse, de l'audiovisuel et de la publicité, de même qu'il escompterait créer un conseil supérieur de l'audiovisuel. La santé, sécurité sociale figurent au centre des préoccupations du futur candidat à la présidentielle, a côté de la recherche scientifique, du chômage, du logement et de la santé. Critiquant ensuite l'effacement de la dette des agriculteurs, qui rappelle d'après lui, «celle de 2002 qui n'a rien donné», il promet d'œuvrer pour l'autosuffisance alimentaire. Un chapitre est, lui, réservé à la lutte contre la corruption. M. Rebaïne livrera sa position vis-à-vis de la réconciliation, nationale, en réitérant son soutien à cette politique, à la condition, dit-il, que la priorité revienne à la justice de trancher les affaires de crimes contre l'humanité pour ensuite laisser place à l'intervention du président de la République. Et ce, après avoir abordé les constantes de sa politique étrangère, dont le soutien aux causes palestinienne et sahraouie. A. R.