Le Hezbollah libanais et l'armée syrienne ont lancé, hier, une opération contre des rebelles dans la zone frontalière entre les deux pays, a annoncé un commandant de l'alliance militaire. L'opération vise des insurgés dans la région du nord-est du Liban de Jaroud Arsal et dans la zone montagneuse de l'ouest syrien de Qalamoun, a précisé ce commandant. Le Hezbollah libanais et l'armée syrienne ont lancé, hier, une opération contre des rebelles dans la zone frontalière entre les deux pays, a annoncé un commandant de l'alliance militaire. L'opération vise des insurgés dans la région du nord-est du Liban de Jaroud Arsal et dans la zone montagneuse de l'ouest syrien de Qalamoun, a précisé ce commandant. La région de Jaroud Arsal a également servi de base aux terroristes de l'Etat islamique. Plusieurs milliers de réfugiés syriens y vivent dans des camps. Selon la chaîne de télévision du Hezbollah al Manar TV, des membres de l'ex-Front Al Nosra ont été pris pour cible autour de Jaroud Arsal et à proximité de la ville syrienne de Fleita dans la région de Qalamoun. L'armée libanaise, anticipant cette opération, avait déployé des renforts en bordure de la ville d'Arsal afin d'éviter une fuite des rebelles islamistes vers le Liban, a-t-on appris cette semaine de source sécuritaire libanaise. L'armée libanaise a pris pour cible un groupe d'extrémistes cherchant à fuir, hier, en direction d'Arsal, ont rapporté une source proche des services de sécurité et l'agence nationale libanaise de presse. Le Premier ministre libanais Saad al Hariri avait annoncé mardi dernier une opération dans le même secteur, sans coordination avec l'armée syrienne. Plus au nord, dans la province d'Idlib, nord-ouest de la Syrie, environ 150 rebelles syriens soutenus par la Turquie sont arrivés jeudi dernier pour prêter main forte au groupe islamiste Ahrar al Cham qui combat l'ex-Front al Nosra, a-t-on appris de sources rebelles. Ahrar al Cham et Hayat Tahrir al Cham, nouveau nom de l'ancienne branche syrienne d'Al Qaïda, se disputent le contrôle de la seule province syrienne entièrement sous contrôle de la rébellion. Selon une source rebelle, les renforts sont entrés en Syrie par le point de passage de Bab al Hawa en Turquie, lui-même contrôlé par Ahrar al Cham. Ces rebelles pro-turcs ont participé à l'opération Bouclier de l'Euphrate dans le nord de la Syrie ces derniers mois. D'après des sources rebelles, les affrontements qui ont éclaté mercredi dernier entre les deux alliances rebelles se sont poursuivies pour la deuxième journée consécutive dans la plupart des grandes villes de la province. La tension est telle entre Ahrar al Cham et Tahrir al Cham que les deux groupes ont également renforcé leurs positions et placé leurs forces en alerte renforcée dans le reste du pays, où ils comptent plusieurs milliers de combattants. Tahrir al Cham a rejeté jeudi dernier une médiation entreprise par des dignitaires religieux. Le seul moyen de mettre fin au conflit, a estimé le groupe djihadiste, est de mettre en place une administration régionale pour le nord de la Syrie qui permettra de réconcilier les groupes rivaux et d'empêcher toute ingérence étrangère. La ville même d'Idlib, où Tahrir et Ahrar ont un accord de partage du pouvoir, est pour l'instant épargnée par les combats. L'agglomération abrite des dizaines de milliers de Syriens déplacés par la guerre civile. La rivalité entre Tahrir et Ahrar s'alimente de divergences idéologiques, Ahrar s'étant récemment rapproché de groupes plus nationalistes et laïques comme l'Armée syrienne libre. Ahrar a même adopté le drapeau de l'ASL. Le chef de Tahrir al Cham, Abou Mohamad al Golani, est au contraire resté proche de l'idéologie djihadiste d'Al Qaïda, même si le groupe a officiellement coupé les ponts l'an dernier avec le réseau fondé par Oussama ben Laden. «Golani veut dominer le nord de la Syrie en s'imposant sur le terrain, même au prix du sang, au détriment des intérêts de notre peuple», a déclaré Mohammad Abou Zeïd, porte-parole d'Ahrar al Cham. Reuters