Le Front Al-Nosra, branche syrienne d'Al-Qaïda, a enlevé le chef de Djeïch al-Tahrir, une brigade insurgée du nord de la Syrie soutenue par l'Occident, avec plusieurs de ses adjoints et de nombreux combattants samedi soir lors d'une vague d'attaques coordonnées. Cette brigade, qui compte 4000 combattants bien entraînés, a été créée en février dernier dans le cadre d'un effort visant à unir les rebelles dits «modérés» de l'Armée syrienne libre, à un moment où une offensive du groupe Etat islamique menaçait l'un de leurs bastions près de la frontière turque. Les extrémistes d'al-Nosra ont capturé son chef Mohammad al-Ghabi et plusieurs de ses adjoints lors d'une attaque à Kafr Nabl, dans la province d'Idlib. «Ils ont été blessés, kidnappés et conduits dans un endroit secret», a annoncé Djeïch al-Tahrir dans un communiqué. D'autres sites ont été attaqués par le Front al-Nosra, qui a également arrêté une quarantaine de combattants de la brigade en installant des barrages routiers. Le Front al-Nosra a déjà attaqué d'autres groupes rebelles soutenus par les Occidentaux, ce qui a conduit notamment à la dissolution l'an dernier du Front des révolutionnaires de Syrie et du mouvement Hazm. En mars dernier, les éléments d'Al Qaïda ont pris des bases du groupe rebelle 13e Division, s'emparant de missiles antichar américains. Mais Al Nosra s'est aussi occasionnellement allié à l'Armée syrienne libre pour combattre l'Etat islamique. Dans son communiqué, Jaïch al-Tahrir appelle d'autres groupes rebelles comme Ahrar al-Cham à faire pression sur al-Nosra pour qu'il libère son chef et évite une escalade. La brigade souhaite également la création d'une instance d'arbitrage entre factions insurgées.