Cette défection est due au choix du lieu en inadéquation totale, l'Opéra étant excentré, situé au bord de l'autoroute, à la sortie ouest d'Ouled Fayet, sans accessibilité par transport public, donc impossible de s'y rendre si ce n'est en voiture. Selon certains observateurs, l'édition 2017 s'est aussi caractérisée par quelques insuffisances dans l'organisation et la programmation Le Festival international de musique diwane a clôturé sa 9e édition, dimanche dernier, avec un spectacle animé par le groupe targui Tikoubaouine et le marocain Mehdi Nassouli, regroupant une fusion festive de gnawa marocain et du blues du désert. Avec un style typiquement targui, les musiciens de Tikoubaouine ont enchanté leur public par un blues ancré dans les rythmes et la poésie du grand Sud algérien tout en restant ouverts aux influences pop, folk ou encore reggae, avec un son de guitare propre à l'ishumar. Proposant un univers musical ouvert à toutes les fusions, le Marocain Mehdi Nassouli et son band ont replongé le public dans une ambiance festivalière avec une large palette de fusions qui revêtissent la musique gnawa, le reggae, le rock ou encore le châabi, avec un rythme effréné. Organisée à l'opéra d'Alger Boualem-Bessaih, cette soirée a réussi à drainer un public relativement nombreux qui manquait à l'appel les trois premiers soirs. En effet, l'édition 2017 du festival a été marquée par la faible affluence du public malgré la qualité des artistes à l'affiche. Cette défection est due au choix du lieu en inadéquation totale, l'opéra étant excentré, situé au bord de l'autoroute, à la sortie ouest d'Ouled Fayet, sans accessibilité par transport public, donc impossible de s'y rendre si ce n'est en voiture. Aussi, au-delà de l'infrastructure, adaptée à la circonstance, ainsi que des moyens techniques mis à la disposition des organisateurs, il aurait fallu prendre en compte l'accessibilité du lieu pour les jeunes qui ne sont pas véhiculés. Certes, des manifestations organisées à l'Opéra ont déjà affiché salle comble et attiré un grand nombre de spectateurs, mais il faut savoir que les organisateurs de ces événements avaient mis à la disposition du public et des medias des bus spéciaux, ou bien ces manifestations étaient tout simplement destinées à une catégorie ayant les moyens d'accéder à l'Opéra d'Alger. De même, certains observateurs soulignent également que «l'édition de cette année s'est caractérisée par quelques insuffisances dans l'organisation et la programmation, qui ont inévitablement conduit à l'absence remarquée du public très peu nombreux». Inauguré jeudi passé, «le festival aura connu une faible affluence du public, atteignant difficilement les 300 spectateurs par soir dont quelques musiciens, artistes et acteurs culturels, ce qui a contraint les organisateurs à orienter le public, de manière à occuper les dix premières rangées de la salle, alors que ce même événement affichait jusqu'à 4 000 spectateurs lors des premières éditions», rapporte l'APS. Les observateurs de la scène culturelle et les habitués de l'événement, on ainsi relevé «l'inadéquation du lieu choisi avec l'esprit de ce festival». Le festival, traditionnellement, organisé au Théâtre de verdure Saïd-Mekbel au Bois des arcades, fermé pour travaux, a du être transféré pour cette 9e édition à l'Opéra d'Alger, une troisième délocalisation qui vient s'ajouter au déplacement de 2011 à Tlemcen. Au-delà de la délocalisation, ce festival, élaboré «uniquement grâce à des reliquats de précédentes éditions», selon son commissaire, a été raccourci de deux jours en plus d'être passé d'une périodicité annuelle à biennale, après l'annulation de l'édition 2016 et la restructuration des festivals décidée par le ministère de la Culture. Par ailleurs, encore une fois, la programmation «retombe dans les mêmes travers», souligne les habitués de la manifestation à l'APS, qui regrettent de ne pas voir «assez de diwane, de gnawa et de stambali sur scène alors que plusieurs troupes algériennes peuvent faire office de têtes d'affiche et que les lauréats du festival national de Béchar restent encore peu exploités». Pour rappel cette 9e édition a vu se produire le quartet Afrocubano mené par le Jazzman Omar Sosa, qui a enchanté les spectateurs en plus d'une fusion harmonieuse et bien élaborée avec le groupe Jil Diwan El Kandoussi. Les organisateurs ont également invité le groupe français Free River et la chanteuse mauritanienne Nora Mint Seymali. Comme chaque année, le festival a également programmé les trois lauréats du 10e Festival national de musique diwane, tenu à Béchar en 2016, Djil Diwan El Kendoussi de la région de Kénadsa de Bechar, Maalem Fayçal Soudani d'Alger et Diwane Essarab de Tindouf. Au Final, espérons que l'expérience de cette années sois prise en compte par les organisateurs, afin de pallier aux lacunes observées et redonner à ce patrimoine musical les lettres de noblesse qu'il mérite. S. B./APS