Assurément, le métro d'Alger dont la mise en service est prévue pour le deuxième semestre de l'année en cours, a connu bien des péripéties. Imaginé dans les années 1970 (à l'époque, le projet en question prévoyait un réseau de 64 km), les travaux relatifs au métro d'Alger n'ont été lancés qu'en 1982. Trois années plus tard, les études techniques inhérentes à cet important projet furent achevées. Tout semblait fin prêt pour le début des travaux. Mais, la chute du prix du baril de pétrole (ce dernier est passé de 30 dollars à environ 12 dollars) influa négativement sur les ressources financières du pays, ce qui a fait que le projet a été reporté aux calendes grecques. En 1988, les autorités de l'époque décidèrent d'attribuer le marché à deux entreprises nationales, en l'occurrence Cosider et Sider. De l'avis des observateurs de l'époque, ces deux entreprises n'avaient pas l'expérience requise pour un projet d'une telle envergure. La crise financière et l'instabilité politique caractérisant la fin des années 1980 ne pouvaient que se répercuter négativement sur le lancement des travaux. Avec l'avènement de la violence dans le pays, le projet du métro d'Alger a failli même être annulé. En raison de la psychose suscitée par les déflagrations, les services de sécurité ont dû interdire le recours aux explosifs, lesquels étaient utilisés pour faciliter les travaux d'excavation. Cet état de fait a grandement perturbé les travaux d'autant que le sous-sol algérois s'est révélé difficile à creuser, cela en plus d'une topographie irrégulière. En 1994, un premier tronçon allant de la place Emir-Abdelkader à la Grande-Poste, long de 450 mètres, est achevé. En 1999, l'entreprise du Métro d'Alger (EMA) lance un avis d'appel d'offres international. Deux groupements sont choisis, le français Systra-SGTE pour la maîtrise d'œuvre et l'algéro-allemand GAAMA pour la réalisation et l'achèvement des travaux de terrassement et de génie civil. En 2003, profitant du retour des équilibres économiques, le gouvernement décide de doter le projet de moyens financiers adéquats et de nouvelles structures organisationnelles et opérationnelles. En janvier 2006, l'entreprise du métro d'Alger (EMA) a confié la réalisation du système intégral (clés en main) au groupement constitué des entreprises françaises Siemens Transportation Systems pour la pose du matériel fixe, la signalisation et l'électrification, Vinci Construction Grands Projets et DYWIDAG International Gmbh pour le génie civil, ainsi qui à l'entreprise espagnole Construcciones y auxiliar de ferrocarriles (CAF) pour le matériel roulant. Alors que fin 2008 avaient été annoncée comme étant la date de sa mise ne service, ne voilà-t-il pas que cette échéance a été reportée. Il y a quelques mois, à la faveur d'une visite à la station de maintenance du métro d'Alger, Amar Tou, le ministre des Transports, annonce que les Algérois pourront avoir la possibilité d'utiliser le métro pour leurs déplacements dans la capitale dès juillet 2009. Depuis cette annonce, tout un chacun attend avec impatience cette date où le métro finira enfin par voir le bout du… tunnel ! B. L.