Les deux constructeurs vont investir 1,6 milliard de dollars dans une usine conjointe. Une façon de réduire les risques en cas de guerre commerciale de l'administration Trump. Les deux constructeurs vont investir 1,6 milliard de dollars dans une usine conjointe. Une façon de réduire les risques en cas de guerre commerciale de l'administration Trump. C'est une alliance qui tombe à pic pour Mazda. Après deux ans de discussion, le constructeur japonais a scellé hier un partenariat capitalistique avec son compatriote Toyota, intégrant la construction d'une usine commune aux Etats-Unis. Toyota va acquérir 5% du capital de Mazda pour un montant de 50 milliards de yens (385 millions d'euros), tandis que ce dernier investira à hauteur de 0,25% dans le fabricant de la Yaris. Surtout, les deux acteurs vont investir 1,6 milliard de dollars dans une usine d'une capacité de 300 000 véhicules par an. Celle-ci devrait fabriquer des Toyota Corolla et des SUV Mazda et employer environ 4 000 personnes à l'horizon 2021. Prudence chez Mazda Pour Mazda, c'est une décision de prudence. Le petit constructeur japonais ne dispose actuellement d'aucune usine aux Etats-Unis, alors qu'il réalise environ un tiers de ses ventes et plus de 20% de ses profits opérationnels en Amérique du Nord. Les véhicules vendus à Washington ou Miami sont importés du Japon ou du Mexique où la marque dispose d'une usine, ce qui l'expose à la fois des risques de guerre commerciale ou de chute du dollar. Dans le pipeline depuis deux ans, cet investissement commun n'est bien sûr pas directement lié à l'arrivée de la nouvelle administration au pouvoir. Mais alors que les renégociations sur l'Alena (Accord de libre-échange nord-américain) sont censées débuter le 16 août, «la pression de Trump pour fabriquer plus de véhicules aux Etats-Unis peut avoir accéléré le calendrier», estime John Shook, du Lean enterprise institute, cité par Bloomberg. Montée en puissance du Mexique Ces dernières années, le Mexique n'a cessé d'augmenter sa production d'automobiles, en s'appuyant sur ses faibles salaires et sa proximité avec le marché américain, pour atteindre un volume d'environ 3,5 millions d'unités en 2016. Plus de 70% des voitures et camions assemblés dans le pays sont expédiés aux Etats-Unis. En 2016, environ 12% des voitures vendues sur le sol américain ont été fabriquées au Mexique, selon la Fédération mexicaine du secteur. Nissan fabrique par exemple plus de 800 000 automobiles par an au Mexique, ce qui représente un quart de ses ventes en volume aux Etats-Unis. La production mexicaine de Toyota est moindre, de l'ordre de 160 000 unités. Recomposition de l'auto japonaise L'accord entre Toyota et Mazda comporte également un volet technologique avec le développement de véhicules électriques et de voitures connectées en commun. Il s'agit de «surmonter les défis pressants» qu'affronte l'industrie automobile, «avec des régulations environnementales et de sécurité qui se durcissent et l'arrivée de concurrents venus d'autres industries», ont indiqué les deux acteurs japonais. Enfin, cet accord marque une nouvelle étape de la recomposition de l'automobile japonaise. Toyota a pris l'an dernier le contrôle intégral de Daihatsu, tandis que Nissan a mis la main sur 34% de Mitsubishi Motors. Mazda travaille, lui, avec Toyota depuis les années 1970. Et face aux défis technologiques et commerciaux qui attendent les deux acteurs, ils ont décidé de se serrer les coudes. Toyota relève ses prévisions après une hausse de ses bénéfices Le bénéfice net du géant automobile japonais a augmenté de 11% au premier trimestre 2017/2018. Sur la période d'avril à juin, le résultat net s'est élevé à 613 milliards de yens. Sur l'ensemble de l'année, Toyota vise désormais 1 750 milliards de yens (13,3 milliards d'euros), en baisse toutefois de -4,4% sur un an