Invité samedi dernier au forum hebdomadaire de l'ENTV, M. Ahmed Ouyahia a mis de côté, l'espace de quelques minutes, sa casquette de secrétaire général du Rassemblement national démocratique (RND) pour remettre de l'ordre dans certaines questions économiques. C'est en effet sous sa casquette de Premier ministre qu'Ahmed Ouyahia a mis les points sur les i concernant les dernières mesures sur l'investissement direct étranger. Et ce, en réponse aux derniers commentaires sur les mesures de réglementation des IDE, notamment la décision prise par l'Etat d'obliger les entreprises étrangères commerciales installées en Algérie d'ouvrir leur capital aux sociétés nationales importatrices à hauteur de 30% au minimum.«Il est temps de remettre les pendules à l'heure», a soutenu M. Ouyahia. Et d'annoncer que d'autres «autres mesures» seront prises pour couper l'herbe sous le pied à ceux qui pensent que l'Algérie «est un bras cassé». Tout en rappelant que ceux qui se plaignent de la difficulté des procédures d'investissements étrangers sont les «investisseurs dans l'économie du bazar», M. Ouyahia a jugé utile de défendre le territoire national sur le plan économique. «Le protectionnisme est de retour à grands pas dans le monde. Nous aussi nous devons défendre notre territoire.» Dans ce sillage, l'invité de l'ENTV a tenu à souligner que le gouvernement n'a reçu aucune plainte de la part des investisseurs installés en Algérie. Selon lui, ni les hommes d'affaires qui viennent chez nous ni les membres de la délégation du Fonds monétaire international (FMI) qu'il a, pour rappel, reçus dimanche dernier «ne se sont plaints des procédures imposées par l'Algérie». Au sujet de la crise économique mondiale, le représentant du RND s'est montré rassurant sur les capacités de l'Algérie à y faire face. Il a développé les mêmes arguments avancés auparavant. Il a encore une fois souligné que l'Algérie est à l'abri de la crise à moyen terme. «Nous en sommes à l'abri pour au moins trois ou quatre années grâce aux réserves de changes (140 milliards de dollars) et aux dinars du Fonds de régulation (4 000 milliards de dinars)», a-t-il clairement avancé, relevant par la même occasion l'importance de l'excédent bancaire qui a atteint fin 2008 environ 2 000 milliards de dinars. «Le programme de développement annoncé par le président de la République s'il est réélu dépensera 150 milliards de dollars, mobilisera le dinar et pour peu que le baril reste à 40 dollars, en 2013, il restera 700 millions de dinars dans le Fonds de régulation et, s'il tombe plus bas, le Fonds de régulation pourra nous couvrir», a-t-il ajouté avec assurance. Une assurance conjuguée à un appel à la prudence dans la gestion des dépenses publiques. «Les Algériens n'ont aucune raison de s'inquiéter à condition qu'ils mettent un terme au gaspillage et se mettent au travail.» En faisant cette déclaration, le secrétaire général du RND ne fait que réitérer son appel lancé à maintes reprises au nom du gouvernement et par le président de la République sur la nécessité de rationaliser les dépenses publiques. S. I.