Selon lui, “les relations internationales sont une chose très sérieuse pour faire de la politique spectacle”. La lecture très passionnée des derniers développements dans les relations de l'Algérie avec la France ou encore les Etats-Unis d'Amérique a fait réagir, hier, le Chef du gouvernement Ahmed Ouyahia, invité au Forum hebdomadaire de l'ENTV en tant que secrétaire général du Rassemblement national démocratique. “Nous n'avons ni déclenché une crise avec la France ni atteint le summum de nos relations avec les Etats-Unis”, dira-t-il en précisant que “l'Algérie est un pays qui tente de se remettre sur pied dans la dignité”. Et dire “qu'elle manœuvre pour s'attaquer à la France par le biais des Etats-Unis est faux”, lancera Ahmed Ouyahia qui a annoncé que la visite du MAE, Ahmed Bedjaoui, à Washington était programmée bien avant. Si “la politique spectacle est valable sur le plan interne, les relations internationales, c'est quelque chose de très sérieux”, estime l'invité de la télévision. Restituant les activités de la diplomatie algérienne dans leur juste cadre, le secrétaire général du RND affirme que “les relations entre Alger et Paris traversent une période plutôt favorable, et on ne peut pas dire aussi, selon lui, qu'il y a un décollage à la verticale dans nos rapports avec les Etats-Unis”. “Nous avons du chemin à faire dans les deux directions”, laisse entendre Ouyahia qui ne manquera pas de rappeler, au passage, que “le premier est le fournisseur numéro un de l'Algérie et le second son premier client”. Revenant sur le traité d'amitié entre l'Algérie et la France, le secrétaire général du RND et néanmoins Chef du gouvernement a affirmé, encore une fois, que le traité en question avait un parcours à faire. “Cela fait plus d'une année que nous disons que le niveau que l'on veut atteindre est un niveau qui exige l'assainissement du passé”, indique Ahmed Ouyahia avant d'ajouter que “la loi du 23 février a montré que le fossé était très grand”. Le Chef du gouvernement, qui n'a pas omis d'évoquer le régime d'octroi de visas à nos concitoyens, contrairement aux Marocains et aux Tunisiens dont les demandes sont traitées en deux, trois jours, soutient que les conditions d'un tel traité ne sont pas encore réunies. Et les derniers développements dans les relations entre les deux pays ont le mérite, selon lui, de les rendre plus claires. Cela dit, les rapports entre Alger et Paris suivent leur cours normal. Il ne faut pas oublier, rappelle Ouyahia, que la France n'a signé qu'un seul traité d'amitié avec l'Allemagne. Mais à la question sur une éventuelle ouverture des frontières avec le Maroc, la réponse du Chef du gouvernement est sans appel. Celle-ci, tranchera-t-il, ne figure pas dans l'agenda de l'Algérie qui “défend des principes et reste attachée à la cause sahraouie”. L'invité de la télévision ne manquera pas aussi de réagir à l'idée saugrenue du “Grand-Sahara” du leader libyen Maâmar El-Kadhafi. “Le peuple auquel j'appartiens, indiquera-t-il, a mené deux années de lutte supplémentaires pour l'indépendance de l'Algérie dans sa configuration exacte actuelle.” “C'est définitivement une vision à laquelle nous n'adhérons pas”, lancera Ouyahia qui qualifie la sortie de El-Kadhafi “d'idée nébuleuse”. Augmentation des salaires Le secrétaire général du RND, qui lie encore la question d'augmentation des salaires aux trois paramètres que sont la croissance, l'inflation et la productivité, avoue ne pas pouvoir répondre par un “oui ou par un non”. L'idée, selon lui, est logique, plus logique encore si l'on se réfère aux principes et non aux slogans et au populisme. Pluralisme syndical “Nous défendons l'UGTA qui est un syndicat entier, nous y avons des centaines de cadres”, dira le secrétaire général du RND qui déclarera que les autres n'arrivent pas à réunir “4% de leurs effectifs dans leurs structures”. Saïd Rabia