Photo : Riad Par Mekioussa Chekir C'est un secrétaire général dans le costume de chef de gouvernement qui se présentera ce matin à la tribune de la salle des conférences de l'hôtel El Aurassi pour procéder à l'ouverture officielle du 3ème congrès de son parti, le Rassemblement national démocratique (RND). A 48 heures du rendez-vous organique de la vie de cette formation politique, Ahmed Ouyahia s'est, en effet, vu attribuer, pour la troisième fois, le poste de chef de l'Exécutif en remplacement du patron du Front de libération nationale (FLN) Abdelaziz Belkhadem auquel il avait succédé il y a un peu plus de deux ans, le 24 mai 2006. Du coup, c'est en homme fort qu'il s'adressera aux quelque 1 400 congressistes et au parterre d'invités de ce congrès, dont Belkhadem lui-même en sa qualité de premier responsable du FLN, membre de l'Alliance présidentielle, aux côtés de l'autre «allié», Bouguerra Soltani, chef du Mouvement de la société pour la paix (MSP). D'autres personnalités politiques et historiques composeront également le carré des invités de marque, dont probablement une ou deux qui ne manqueront pas de créer la surprise. Au moment où, à quelques jours de sa tenue, d'aucuns spéculaient sur la portée et les enjeux politiques de ce congrès, il est désormais évident que ces assises sont empreintes d'une dimension autrement plus importante en ce sens que le discours que prononcera le secrétaire général du RND sera aussi celui du chef du gouvernement. Un chef du gouvernement attendu sur des questions aussi importantes que celle, vraisemblablement imminente, de l'amendement du texte fondamental du pays et celles liées aux futures échéances électorales, à savoir notamment la présidentielle de 2009. «C'est un signe heureux !» nous a commenté hier le porte-parole du parti à propos de la nomination du chef de leur parti à la tête de l'Exécutif, à quelques heures de la tenue du 3ème congrès. «Nous allons à la fête pour en fêter une autre !» ajoutera Miloud Chorfi, non sans satisfaction. Ce qui est certain, c'est que ce second rappel à cette haute fonction de l'Etat profitera assurément à Ahmed Ouyahia, le secrétaire général du RND, dans le sens qu'elle renforcera davantage son envergure à la tête du parti et fera mieux se souder autour de lui les militants qui lui ont de tout temps déployé leur fidélité. De même que cette nomination ne manquera pas de faire se rapprocher de lui les plus récalcitrants quant à sa gestion des affaires du parti. Il faut reconnaître à ce propos que, depuis qu'il a pris en main les destinées de ce parti en 2003, Ahmed Ouyahia a toujours réussi à maintenir la stabilité au sein des rangs de ses militants, y compris lorsqu'il s'en est trouvé, par moments, qui ont tenté de faire valoir leur propre vision des choses. L'ombre d'un mouvement de redressement à l'image de celui qui avait émaillé le FLN pendant de longs mois avait, à chaque fois, été maîtrisée pour laisser la place à de sporadiques vents de mécontentement aux conséquences limitées. Et beaucoup s'accorderont à dire que le charisme dont jouit cette personnalité politique des plus coriaces est pour beaucoup dans cette quasi-quiétude qui caractérise le parti depuis sa création, un certain 21 février 1997. Et lorsque celui-ci fut écarté de la chefferie du gouvernement pour être remplacé par Belkhadem en 2003, il avait mis à profit cette nouvelle donne pour se consacrer à la relance du parti en multipliant les sorties de proximité et en multipliant les contacts avec les militants à travers les quatre coins du pays. Le maintien du RND comme seconde force politique du pays avec un retour qualitatif lors des dernières consultations locales et législatives est de nature à conforter les dirigeants et autres sympathisants du parti. Pour en revenir au programme de ce congrès, il est prévu notamment, après son ouverture officielle, l'élection du bureau politique, la lecture des rapports des congrès régionaux, l'installation des différentes commissions et, enfin, l'adoption des différentes résolutions une fois débattues par les congressistes. La clôture, prévue vendredi prochain, sera suivie d'une conférence de presse animée par le secrétaire général du parti. Rappelons, enfin, qu'Ahmed Ouyahia a hérité de la direction du RND à la suite du deuxième congrès du parti qui a eu lieu les 15, 16 et 17 mai 2003 à El Aurassi (Alger).