La revalorisation de la bourse des étudiants, annoncée par le chef de l'Etat à Sidi Bel Abbès, est à valeur de bouffée d'oxygène pour des milliers d'universitaires livrés à eux-mêmes dans un environnement qui ne favorise ni une formation de qualité ni une recherche digne de l'ère des nouvelles technologies. Longtemps inscrite parmi les récurrentes revendications des organisations syndicales représentant les étudiants, la révision à la hausse de la bourse semestrielle des étudiants est acquise pour la prochaine rentrée universitaire. La mesure, qui suscite manifestement tous genres de remarque, aussi bien dans les campus qu'ailleurs, impose néanmoins d'autres interrogations, notamment celle relative au moral de la communauté universitaire. La stimulation des étudiants est l'effet le plus attendu à travers cette mesure. On pouvait émettre des réserves quant à la capacité de l'augmentation boursière annoncée à atténuer la souffrance quotidienne des étudiants. Ce qui est raisonnablement recevable si l'on se réfère à la bourse octroyée jusque-là par l'Etat. Il n'est pas en effet nécessaire de sortir de l'université justement pour se convaincre que 2 700 dinars est une bourse de misère. Ce qui réduit en toute logique les bienfaits de cette augmentation décidée à raison de 50%. Mais la manière avec laquelle a été accueillie la décision par les étudiants est annonciatrice d'optimisme. Les premiers concernés par la décision ne sont pas invités dans l'exercice de calculs. Ils n'ont rien à gagner sur ce terrain. Visiblement, nos étudiants ne veulent retenir dans cette nouvelle que la symbolique de la valorisation. Il reste, sans doute, beaucoup à faire dans un cet espace de savoir et de recherche. Mais au-delà du fait que la décision sera déterminante sur le mental des étudiants, il ne faudrait pas perdre de vue que l'environnement estudiantin ne se réduit nullement à une affaire de bourse. Il ne suffira pas de mettre en confiance l'étudiant pour dire que ce dernier est mis dans de bonnes conditions d'enseignement. La prise en charge de l'étudiant se vérifie à plusieurs niveaux. Le montant de la bourse n'est qu'un indice. Il s'agit en vérité pour la communauté universitaire de mieux exploiter ce qui lui parvient en matière de subventions de l'Etat. Et à ce niveau, l'université n'a pas à attendre qu'on lui définit un mode de fonctionnement, aussi bien dans le volet pédagogique que dans ce qui a trait à la prise en charge des étudiants. Il revient à l'université, à elle seule, de tracer son propre mode opératoire. Le temps où l'université se plaçait en position de demandeuse d'argent est révolu. Il est urgent qu'elle retrouve sa vocation de productrice de savoir et d'intelligence. A. Y.