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Installation de la Commission de surveillance des élections présidentielles Ses 30 membres représentent 25 partis politiques et les 6 candidats en lice
Photo : Riad ParKarima Mokrani La Commission politique nationale de surveillance des élections présidentielles (CPNSEP) vaque à son travail. Son président, l'ancien ministre de la Justice, Mohamed Teguia, l'a installée officiellement hier, au siège de l'ex-CPVA, à Alger. Ses membres, au nombre de 30, représentent 25 partis politiques agréés et, bien sûr, les 6 candidats en lice pour la présidentielle d'avril 2009. Aucune organisation nationale n'y prend part. Aucun représentant des partis politiques qui ont décidé de boycotter le rendez-vous électoral, non plus. «Les portes de la Commission restent ouvertes pour tous les partis politiques, y compris ceux qui ont annoncé leur décision de boycotter les élections», dira toutefois son coordonnateur. M. Teguia rappelle que c'est conformément au décret 09-61 du 7 février 2009 que la création de cette commission a été décidée par les pouvoirs publics. Une commission qui est toutefois indépendante -elle ne dépend, officiellement, d'aucune institution étatique ou autre- devrions-nous le souligner. Son rôle est de veiller au bon déroulement des élections présidentielles, du premier jour de la campagne électorale au jour de l'annonce des résultats définitifs du scrutin. «Notre travail consiste à vérifier que les élections se déroulent dans les conditions de transparence et de régularité requises par les textes de loi. Nous travaillons de façon à ce qu'il n'y ait pas de dépassements le jour du scrutin et pendant toute la période de la campagne électorale», tient à préciser son représentant. Qu'en est-il des observateurs étrangers dont certains sont déjà en Algérie ? «Leur travail est un plus. Ce qui compte, c'est notre travail à nous, les membres de la commission», insiste encore M. Teguia. Rappelons à ce propos que, sur invitation du gouvernement algérien, la commission de l'Union africaine (UA) a envoyé à Alger certains de ses membres pour se renseigner sur les conditions de déroulement du scrutin. Ces derniers ont déjà rencontré des représentants de partis politiques et leur ont demandé des enseignements sur les préparatifs de l'élection présidentielle. Abdelkader Malki du RND le confirme : «Ils nous ont posé des questions sur les préparations pour le scrutin, les prévisions en ce qui concerne le taux de participation, les raisons du boycott…» Ainsi, à quelques jours du lancement officiel de la campagne électorale pour la présidentielle d'avril prochain, fixé pour le 19 mars, les institutions de la République semblent ne ménager aucun effort pour le bon déroulement de l'élection présidentielle. Du ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales et de celui des Affaires étrangères, tous deux occupés à assurer la bonne révision des listes électorales, à d'autres ministères et organismes publics qui se sont rapprochés directement des citoyens pour les convaincre d'aller voter le jour J… en passant par la direction générale de la Sûreté nationale qui s'engage à déployer plus de 160 000 policiers pour la sécurité des candidats aussi bien que celle des centres et des bureaux de vote, les pouvoirs publics mettent en place tout un ensemble de dispositifs à même de réussir le scrutin. Un rendez-vous électoral jugé décisif pour tout le pays malgré les appels au boycott lancés par des partis politiques et des personnalités nationales. Présent à la cérémonie d'installation officielle de cette commission, Ramdane Taazibt du PT fait part de ses doutes quant à son efficacité : «Des commissions de surveillance des élections ont toujours existé mais cela n'a pas empêché la fraude. Le PT demande à ce que ses militants aient la possibilité de siéger dans les commissions administratives au niveau des communes.» Le représentant du PT juge par ailleurs qu'il est normal que les trois partis de l'Alliance présidentielle (FLN, RND et MSP) soient membres de cette commission mais pas les autres : «Certains partis n'apparaissent que lors des élections. Je ne vois pas pourquoi ils participent à la commission, alors qu'ils n'ont même pas de candidat.» Et M. Taazibt d'évoquer une des raisons de «cet engouement» pour une commission censée garantir la transparence et la légalité du scrutin : «En 2004, des membres de la commission de l'époque ont demandé des primes de 80 000 DA la journée. C'est inadmissible. C'est pourquoi le PT est contre la rémunération des membres de la commission.» Et pourquoi donc le PT participe-t-il à cette commission s'il n'est pas d'accord avec ses principes ? «Là où nous avons la possibilité de nous battre, nous le faisons. Nous nous battons pour que le choix du citoyen algérien soit respecté», affirme-t-il.