à l'occasion de la Journée internationale de la femme, l'Etablissement Arts et Culture de la wilaya d'Alger a inauguré, dimanche dernier, un mini-panorama de la peinture féminine au complexe culturel Laadi Flici. Cette manifestation culturelle, qui s'étalera jusqu'au 22 mars prochain, est une exposition collective reflétant plusieurs talents artistiques de la gent féminine, comme celui de Djamila Bent Mohamed, à laquelle un hommage a été rendu. Parmi les œuvres exposées, deux peintures sur toile de style figuratif intitulées Préparation du couscous et Travail de tapisserie de l'artiste Abla Retteb. «C'est un thème choisi pour immortaliser des éléments du patrimoine», dira ce dernier. Zakia Kaci dédiera, elle, une de ses toiles à la défunte Aïcha Haddad, moudjahida et artiste peintre qui a marqué l'art contemporain algérien. Saliha Kissarli participe à l'exposition avec un paysage marin de style figuratif tendant vers le cubisme, empreint de beaucoup de lumière obtenue par la superposition de bleus en dégradé.Sur-moi, moi, ça, Enigme et Miroir brisé sont des acryliques sur toile avec effet de sculpture dans une palette de couleurs terre mettant en exergue la tendresse maternelle et des peintures sur toile de style symbolique. Elles sont l'œuvre de Meriem et de Majda Benchaabane. La beauté de la femme est mise en valeur par Badia Maidat à travers des tableaux portant les titres Boussaadia et Aurassienne. La musique est aussi évoquée à travers des œuvres de style semi-figuratif réalisées dans une palette très colorée par Ferial Baba Aïssa qui dépeint la richesse et la diversité de la musique africaine.«Dans cette exposition où il y a autant de tableaux que de regards, il est surtout question d'une poétique de la vie, du quotidien, de l'intériorité et d'images à travers lesquelles les femmes écrivent l'histoire, leur histoire», est-il dit dans la présentation de l'exposition. Djamila Bent Mohamed est née à la Casbah d'Alger le 9 avril 1933. Après avoir étudié de 1953 à 1957 à l'Ecole des beaux-arts d'Alger, elle poursuivra ses études à l'académie Ritveld d'Amsterdam, avec une spécialisation en dessin industriel avant de rejoindre l'Ecole supérieure des arts et métiers de Paris où elle suivit un cycle en esthétique industrielle. Djamila Bent Mohamed enseigna à l'Ecole des beaux-arts d'Oran. La suite du parcours l'a menée plus tard dans le secteur industriel, où elle devient dessinatrice dans des sociétés économiques algériennes renommées, à l'instar de Sonatrach, de la SNIC et de Sonelgaz. Elle exposa souvent en Algérie, dans les années 1986-1989, mais aussi en Tunisie, à Beyrouth, à Pékin, à Tokyo, à Ankara, au Koweït et en Italie, où son talent est reconnu par le public et ses pairs. Elle est récipiendaire du grand prix de peinture de la ville d'Alger qu'elle obtint à deux reprises en 1980 et 1983. Elle fut longtemps membre de l'Union nationale des arts plastiques. Le public pourra découvrir son style artistique au théâtre de Verdure. F. B.-C.