De notre correspondant à Bouira Nacer Haniche Outre l'application de la loi contre les infractions ayant trait à la qualité du produit et celles relatives aux infractions liées aux pratiques commerciales telles que le défaut d'affichage des prix, l'absence de facturation et de registre du commerce relevés par les agents de contrôle à Bouira, la réorganisation de la pratique commerciale est à l'ordre du jour. Les pouvoirs publics s'efforcent de lutter contre le marché informel, à travers les localités de la wilaya. Des mesures en attendant l'application Certaines mesures ont été déjà prises sur le terrain dans le but d'organiser les activités de commerce au niveau du chef-lieu de la wilaya et d'autres vont suivre compte tenu de la détermination des pouvoirs publics. En effet, au début du mois d'octobre dernier, les autorités de la commune ont demandé, sur instruction du wali, aux commerçants de procéder à la rénovation des devantures de leurs locaux et d'enlever les toitures métalliques (tinda) installées depuis des années au-dessus des vitrines des magasins. Cette réorganisation consiste aussi, selon un grand nombre de commerçants qui se plaignent de la concurrence déloyale pratiquée par de nouveaux arrivants dans le métier, en la rigueur de la part de l'administration chargée de la délivrance des autorisations qui permettent l'exercice d'une activité commerciale sédentaire. Selon les statistiques du premier trimestre 2008, le nombre de commerçants actifs a atteint 18 742, dont 509 grossistes, 9 276 détaillants et 6 624 commerçants exerçant des activités de prestation de services, ainsi que 2 321 commerces indépendants et 12 personnes spécialisées dans l'artisanat. Si l'on ajoute les commerces de la catégorie «personnes morales», le nombre total des commerçants sera de 19 973. Pour ce chiffre, la direction de la concurrence et des prix peut mobiliser moins d'une centaine d'agents pour veiller au respect de la réglementation qui régit les différentes activités commerciales. Le visiteur de Bouira est tout de suite frappé par certains défauts enregistrés dans l'implantation des commerces, notamment la proximité et la concentration d'activités similaires, au niveau de certains quartiers. Pis, plusieurs magasins continuent d'utiliser les trottoirs pour l'exposition des marchandises, alors que les gérants de certains restaurants et gargotes n'ont pas trouvé mieux que d'installer leurs équipements (rôtissoires, fours de grillade, caisses de limonade et autres) sur une partie des trottoirs, gênant, ainsi les piétons dont un grand nombre sont contraints de marcher sur la voie réservée aux voitures. Quand l'anarchie se généralise Selon des commerçants, les pouvoirs publics doivent veiller à une meilleure répartition des commerces à travers les ruelles et les quartiers, afin de permettre à chacun d'exercer dans la légalité. Un marchand de fruits et légumes a indiqué qu'il est contraint d'exposer son produit dehors, car des marchands ambulants ont l'habitude d'investir les alentours pour écouler leurs marchandises en toute liberté à des prix souvent bas. «C'est nous qui allons affronter les impôts et les autres charges, alors qu'eux ne font qu'empocher les bénéfices», a-t-il déclaré. La désorganisation est plus ressentie dans les anciens quartiers. On peut trouver alors des boucheries, des pizzerias, des librairies et des fast-foods mitoyens et sur le même trottoir au mépris des lois, alors que, dans certains quartiers et contrairement aux normes d'hygiène, des restaurants et des gargotiers sont installés à côté des garages de mécanique, des tôliers ou des vulcanisateurs. Tout comme on peut trouver des salles de jeux à proximité des établissements scolaires. Le marché informel, un parasite à éradiquer Sur un autre plan, les exigences de l'éradication du marché informel, la concrétisation effective du principe constitutionnel de liberté de commerce ont amené le ministère du Commerce à concevoir et à mettre en œuvre un vaste plan d'action visant l'adaptation de la législation et de la réglementation applicables à la régulation, à l'organisation des activités commerciales, à la protection du consommateur, à la répression des fraudes et à l'information économique. plusieurs ordonnances et lois ont été promulguées, dans le but de fixer les conditions d'exercice de la concurrence sur le marché, de prévenir toute pratique restrictive et déloyale de la concurrence et de contrôler les concentrations économiques afin de stimuler l'efficience économique et d'améliorer le bien-être des consommateurs. Notamment la loi n° 04-02 du 23 juin 2004 portant sur les règles applicables aux pratiques commerciales qui vise, entre autres, une meilleure protection des intérêts des consommateurs et des agents économiques ou des commerçants victimes de manœuvres déloyales et prévoit un contrôle plus efficient du marché national fortement perturbé par le développement du commerce informel. Des textes connus par plusieurs commerçants, mais non appliqués sur le terrain.