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Des universitaires tentent d'expliquer la violence dans les stades Les conditions socio-économiques des jeunes et l'inadéquation de l'infrastructure mises en cause
Les avis des universitaires et chercheurs concernant les causes de la violence dans les stades sont partagés. Ils se rejoignent, néanmoins, en général par rapport à deux aspects. D'un côté, il y a les problèmes liés à l'infrastructure sportive et, de l'autre, les conditions socio-économiques dans lesquelles évolue une grande frange de la jeunesse algérienne. Plusieurs participants au colloque international «Vision prospective sur le professionnalisme sportif en Algérie», organisé par l'université de Dely Brahim, tout récemment, ont consacré leurs interventions à cette problématique. A ce titre, le professeur Ben Abdallah Abdelkader, de l'université de Djelfa, a estimé, entre autres, que «les causes de la violence dans le sport sont multiples et liées : il y a des raisons socio-économiques telles que le niveau de vie des citoyens et le chômage, mais il y a également le rôle de certains médias qui, dans certains cas, encouragent la violence, tout comme l'infrastructure sportive qui est obsolète et qui n'est pas apte à accueillir toute l'affluence des supporters». Mouloud Houaoura, de l'IEPS Alger, va encore plus loin en liant le comportement de certains jeunes d'aujourd'hui à la période de terrorisme qu'a vécue l'Algérie. «L'Algérie a vécu, au début des années 90, dans la violence terroriste dans toute son abomination à travers tout le territoire national. La croissance et le développement des jeunes adolescents se sont repérés dans la peur, la frustration et la culture de la violence qui n'épargna aucun domaine de l'activité sociale, y compris le sport. Ces traumatismes endurés au fil des ans ont donné naissance à des comportements perturbés qui vont extérioriser leur violence dans les espaces urbains appropriés, notamment la rue et le stade», a-t-il déclaré. D'autres aussi, en plus des aspects socio-économiques, ont évoqué la gestion purement managériale et technique des clubs. On peut citer à ce propos Hakim Hamzaoui et Abdelkader Mekhtari, de l'université d'Alger, qui ont indiqué que «l'absence d'une infrastructure adéquate, l'absence de sécurité à l'intérieur des stades, les campagnes médiatiques négatives et les déclarations intempestives des dirigeants de club ainsi que la mauvaise gestion des équipes et le mauvais arbitrage» sont autant de facteurs qui contribuent à alimenter la violence dans les stades. En dernier lieu, pour le professeur Ben Abdallah Abdelkader, «il faut considérer la violence dans le sport comme une priorité politique, économique et sociale qui devra être prise en charge par tous les départements ministériels, ou du moins ceux qui ont un lien direct ou indirect, et pas seulement le ministère de la Jeunesse et des Sports». Il proposera, à ce titre, quelques initiatives à entreprendre afin de remédier à la violence dans le sport. «Il faut encourager les comités de supporters et les aider à gagner en légitimité auprès des jeunes, établir et mettre sur pied des programmes télévisuels pour combattre la violence dans les stades, et renforcer la législation en vigueur en la rendant plus sévère», a-t-il déclaré.