Les négociations entre Fatah et Hamas étaient bloquées hier au Caire en raison de divergences de fond sur le programme et la composition du gouvernement d'union nationale. Cinq commissions regroupant des représentants du Fatah et du Hamas ainsi que ceux d'autres factions palestiniennes devaient achever plus tard dans la journée leurs travaux lancés mardi dernier dans le cadre du processus de réconciliation interpalestinienne. «Les commissions ont fait leur travail mais n'ont pu s'entendre sur deux questions difficiles», a déclaré Nabil Chaath. «La première concerne les engagements que devrait prendre le gouvernement pour s'ouvrir à la communauté internationale et la deuxième la composition du gouvernement.» Les cinq commissions qui travaillent à huis clos, sous le patronage de l'Egypte, portent sur la création d'un gouvernement d'entente d'ici la fin mars, la réconciliation, la refonte des services de sécurité, la réorganisation de l'OLP et la préparation des élections présidentielle et législatives. Elles devraient soumettre les résultats de leurs discussions à l'arbitrage d'un comité directeur qui inclurait des responsables égyptiens. «Au cours des derniers jours, aucune des questions essentielles n'a pu être réglée», a dit Oussama Hamdane, le représentant du Hamas au Liban. «Le problème est le programme du gouvernement» Le Fatah a demandé au Hamas, en vue de sa participation au gouvernement, de «s'engager à reconnaître les accords conclus» par l'OLP, qui a accepté la création d'un Etat palestinien aux côtés de l'Etat hébreu et renoncé à la violence. «Nous devons former un gouvernement palestinien qui n'a rien à voir avec les conditions des Etats-Unis ou d'Israël», a dit M. Barhoum, qui a réitéré le refus de son mouvement de s'engager à respecter les accords passés avec Israël par les gouvernements dirigés par le Fatah et par l'OLP. Les points de la discorde sont donc liés aux objectifs du gouvernement, qui doit, selon Fatah, être une continuité des équipes gouvernementales dirigées par le parti de Mahmoud Abbas et qui s'inscrit dans la logique d'un accord qu'Israël renie et ne respecte pas. Fatah et la communauté internationale demandent ainsi à Hamas d'être plus royaliste que le roi. Car, si la cause palestinienne est arrivée à ce point de déliquescence c'est en raison des concessions faites par Fatah à Israël, qui continue à construire des colonies juives dans les territoires occupés, à édifier des murs de la honte qui coupent El Qods en deux dans la perspective de sa judaïsation et qui poursuit ses agressions contre les civils palestiniens, aussi bien en Cisjordanie qu'à Ghaza. Les pressions doivent être exercées par la communauté internationale sur Israël, qui renie ses propres engagements, et non sur Hamas, qui, au-delà de son idéologie, demeure un bras important de la résistance palestinienne. Les Palestiniens doivent, au préalable, s'entendre sur ce qu'ils veulent eux et non sur ce que veut Israël et la communauté internationale. A. G.