Le Fatah et le Hamas qui négocient au Caire la formation d'un cabinet d'union tardent à trouver un protocole de consensus. L'Egypte propose que les mouvements palestiniens Fatah et Hamas suspendent leurs discussions sur un gouver-nement d'union, qui piétinent, et créent plutôt un comité chargé de coordonner deux cabinets rivaux, a déclaré hier un responsable palestinien. Le chef des renseignements égyptiens, Omar Souleimane, qui fait office de médiateur entre les deux mouvements, «a proposé une nouvelle approche au cours des dernières discussions, prévoyant de retarder les négociations sur un gouvernement d'union nationale en raison de désaccords persistants sur son programme», a dit ce responsable. Le Fatah et le Hamas mettraient alors en place une «coordination entre les gouvernements de Ramallah, en Cisjordanie, et de Ghaza, à travers un comité incluant des représentants des factions palestiniennes», a-t-il poursuivi. Jeudi dernier, le Fatah et le mouvement islamiste Hamas, qui contrôle la bande de Ghaza, avaient suspendu leurs pourparlers pour trois semaines en raison de «nouvelles propositions», avait expliqué Nabil Chaath, dirigeant du Fatah. Le Fatah et le Hamas sont en conflit depuis que ce dernier a violemment pris le contrôle de Ghaza mi-2007. Ce coup de force était survenu après 18 mois de coexistence houleuse au sein de l'Autorité palestinienne. Les Palestiniens avaient lancé le 10 mars au Caire un cycle de réunions de réconciliation à travers cinq commissions, en vue de la formation notamment d'un gouvernement d'entente nationale. De l'issue du processus dépend aussi la reconstruction de la bande de Ghaza, dévastée par une agression israélienne du 27 décembre au 18 janvier. Ne traitant qu'avec l'Autorité palestinienne, la communauté internationale refuse de parler au Hamas tant qu'il ne reconnaît pas Israël et ne renonce pas à la violence, et exclut que l'aide à la reconstruction de Ghaza passe par lui. La communauté internationale a promis le 2 mars en Egypte 4,5 milliards de dollars pour la reconstruction de Ghaza et la relance de l'économie palestinienne. Selon Nabil Chaath, l'Egypte doit inviter à nouveau les factions palestiniennes au Caire entre les 21 et 26 avril.