De notre correspondant à Oran Samir Ould Ali C'est désormais devenu une tradition : dès le mois de février de chaque année, le responsable de l'exécutif de la wilaya d'Oran engage les maires des différentes communes côtières et les directions du tourisme et de l'environnement à «activement» préparer la saison estivale.Ce qui se résume, grosso modo, à contrôler un certain nombre d'hôtels (120 cette année) et les agences de tourisme (une trentaine environ) afin d'en éprouver les prestations, l'hygiène, la sécurité, à lancer des opérations de nettoyage des grèves, d'embellissement et de ravalement des façades, à pointer et sanctionner toute usine coupable de polluer les plages, à aménager des aires de stationnement et des espaces verts, bref… à s'assurer que la wilaya d'Oran offre de bonnes conditions d'accueil pour les millions de touristes qu'elle s'attend à accueillir chaque été. Ce qui traduit tout l'intérêt que les responsables locaux portent aux invités d'une saison. Le problème est que ce sont toujours les mêmes infrastructures hôtelières et les mêmes plages des mêmes communes balnéaires qui sont régulièrement proposées aux visiteurs alors que tout le monde sait que les potentialités touristiques de la wilaya ne se résument pas à la seule daïra d'Aïn El Turck ou à la seule station balnéaire les Andalouses, quels que soient leurs attraits. En l'absence d'investisseurs de poids, les huit zones d'expansion touristique, la trentaine de plages, la centaine de monuments historiques et les sites naturels demeurent, malheureusement, encore en jachère et l'Oran touristique ne peut offrir que les 11 000 chambres des 123 hôtels et 36 restaurants classés. «Nous sommes encore loin de la destination touristique de choix dont on nous rabat les oreilles depuis dix ans», déplorent autant les professionnels du secteur que les simples habitants. «D'ailleurs, mis à part quelques hôtels comme le Sheraton, le Royal ou le Phoenix, qui offrent des prestations de première classe, tous les autres ne répondent pas aux normes», déplore-t-on parmi les professionnels du tourisme. L'année dernière, Oran avait bénéficié de 13 nouveaux projets d'investissement sur les 80 nationaux signés par le ministère de tutelle à la mi-janvier : huit hôtels, un motel et quatre meublés équipés, comportant chacun un maximum de 10 studios. «Ce sont les lenteurs administratives et les lourdeurs bureaucratiques qui découragent les investisseurs potentiels, explique l'un de ceux-ci. Beaucoup d'Algériens ou étrangers étaient prêts à financer des projets d'envergure en Algérie mais faute de répondant de ce côté de la Méditerranée, ils ont dû abandonner.»Malgré tout, les autorités locales demeurent obstinément optimistes : comme pôle d'excellence du tourisme, Oran sera au rendez-vous des échéances fixées par le schéma directeur d'aménagement touristique (SDAT) pour 2015 et 2025. S. O. A. Un centre d'hôtellerie et du tourisme à partir de l'année prochaine à Oran La formation dans le secteur touristique sera renforcée à Oran par un nouveau centre de formation en hôtellerie et tourisme. Celui-ci sera implanté, selon les responsables locaux, à Aïn Turk et d'une capacité d'accueil de 300 places pédagogiques. En effet, le siège de l'entreprise publique des matériaux rouges de l'Ouest de Aïn Turck sera reconverti en un centre de formation dans les spécialités de l'hôtellerie et du tourisme juste après sa réhabilitation, pour un coût de l'ordre de 40 millions de dinars. Toujours selon les responsables locaux, l'opération de recrutement de l'encadrement administratif et pédagogique est déjà lancée, dont l'objectif, à travers ce projet, est de mettre en place les moyens nécessaires au développement du tourisme dans cette région riche en potentialités mais faible en ressources humaines spécialisées dans le domaine. Un domaine qui connaît, ces derniers temps, un engouement de la part des jeunes de la formation professionnelle, puisque le nombre de demandes en spécialités liées au tourisme est en nette croissance, notamment dans celle de l'art culinaire.