Photo :Sahel De notre correspondant à Oran Samir Ould Ali Depuis plusieurs semaines, les autorités de la wilaya d'Oran ont lancé la préparation de la saison estivale au cours de laquelle on prévoit l'arrivée de quelque 15 millions d'estivants, dont la majorité voudra évidemment profiter des bienfaits des 31 plages du littoral oranais. Pour cela, plusieurs opérations de nettoyage ont été effectuées par les différentes communes, sous la supervision d'une direction du tourisme sur les dents. «Les touristes devraient trouver toutes les commodités nécessaires pour passer de bonnes vacances», assure-t-on dans l'entourage de cette direction où l'on indique, par ailleurs, que des prélèvements d'eau de mer aux fins d'analyses bactériologiques sont effectués régulièrement sur les plages oranaises. Par ailleurs, toujours au registre de l'hygiène et de la qualité de l'environnement, la wilaya d'Oran a instruit les communes concernées de prendre les mesures qui s'imposent afin de mettre un terme au déversement des eaux usées dans les plages. Il s'agit notamment de raser les constructions illicites se trouvant près des plages, d'amener les citoyens à vidanger leurs fosses septiques, de rénover les réseaux d'assainissement… De tout temps, le rejet des eaux usées a constitué un problème majeur qu'Oran n'a jamais réussi à régler de manière définitive, particulièrement dans la très prisée daïra de Aïn Turck où ni le bassin de rétention des eaux usées, réalisé en 2006, ni la station d'épuration ni encore les neuf stations de relevage n'ont permis de mettre un terme à ce phénomène. «Il est très possible que, dans quelque temps, on ne parle plus du phénomène du rejet des eaux usées sur les plages», avait annoncé, très optimiste, un cadre de la wilaya d'Oran, l'année dernière à la veille de l'ouverture de la saison estivale. Une année après, malheureusement, le phénomène est toujours d'actualité, même si les plages qui avaient été fermées à la baignade pendant quelques années ont été rouvertes. En dépit d'atouts touristiques certains : huit zones d'expansion touristique, 123 hôtels, dont 67 classés pour un total de 10 823 chambres, 36 restaurants classés, une trentaine de plages, une centaine de monuments historiques, des sites naturels et un écosystème forestier lacustre et marin d'un intérêt particulier, Oran peine toujours à se hisser au statut de véritable cité touristique. «Les dirigeants n'arrêtent pas d'affirmer qu'Oran sera prochainement une cité méditerranéenne, au même titre que les villes européennes, mais jusque-là aucune politique claire ni aucune stratégie de promotion du tourisme n'ont été mises en branle. On se contente d'agir par à-coups, au rythme des événements», déplore-t-on parmi la population. «La saison estivale approche ; on se préoccupe des eaux usées : le Festival du cinéma arabe se profile : on s'enquiert des salles de cinéma ; le président de la République s'annonce : on s'inquiète de l'état des routes et de leur propreté… Rien n'est fait dans la durée, c'est cela le véritable problème de la wilaya.» Malgré tout, en dépit du scepticisme affiché par les professionnels du tourisme, les officiels n'en démordent pas et continuent d'assurer qu'Oran sera, à terme, une véritable wilaya touristique.