De notre correspondant à Oran Samir Ould Ali Durant les mois de juin, juillet et août, Oran accueille officiellement entre 10 et 12 millions de visiteurs émigrés et touristes locaux. Un flux que le secteur des transports peine à gérer dans des conditions décentes, non par manque de véhicules mais à cause de l'absence d'un véritable plan de transport, réfléchi par l'ensemble des parties concernées. Hors saison déjà -en dépit des mesures prises par les autorités pour désengorger la circulation (réalisation de trémies, élargissement de voies...)-, le mouvement automobile s'est sérieusement densifié ces dernières années (l'une des nombreuses conséquences du crédit véhicule), générant de plus en plus de bouchons dans la ville : «Pour des raisons obscures, les autorités locales ne sont jamais parvenues à élaborer un plan de transport selon les besoins des usagers, explique-t-on parmi les transporteurs. C'est pour cela que certaines lignes sont saturées pendant que d'autres sont mal desservies.» Un plan a-t-il été concocté pour gérer le flux attendu cet été ? Oui, répond-on à la commune d'Oran où l'on explique qu'un plan de circulation «spécial été» a été élaboré. Il s'agit de la levée de l'interdiction de circuler dans certaines artères de la ville pour permettre une meilleure fluidité et le renforcement des transporteurs assurant la desserte vers les communes côtières. Mais dans la réalité, ces petites mesures dont on ne peut décemment pas dire qu'elles constituent un plan, n'ont pas libéré la circulation. Chaque après-midi, les artères principales sont engorgées par le flux des voitures. En outre, la seconde mesure a même provoqué la grogne des transporteurs «classiques» de la corniche ouest qui s'estiment lésés, et des usagers de certaines lignes qui ont été dégarnies au profit de celles desservant les communes côtières. «C'est cela l'absence de politique réfléchie, dénonce un transporteur assurant la desserte de la corniche. Au lieu de penser leur stratégie quelques mois avant, les cadres de la direction des transports se retrouvent contraints de réagir à la hâte et de prendre de mesures incohérentes qui nous pénalisent autant que les usagers.» Un voyage en bus vers la côte est tellement pénible à Oran que les estivants préfèrent louer un taxi à la journée plutôt que de prendre le risque de manquer de transport en fin de journée.