La crise de l'eau dans le monde sera au cœur du 5ème Forum mondial de l'eau qui se déroulera aujourd'hui lundi à Istanbul. Quelque 15 000 participants venus de plusieurs pays vont débattre de cette crise qui risque de s'aggraver sous les effets de la croissance démographique et du changement climatique. Cet événement planétaire, qui se tient tous les trois ans, intervient à un moment crucial où la demande ne cesse d'augmenter, alors que le constat de la crise de l'eau est alarmant. D'après un rapport de l'ONU, la croissance démographique, l'évolution des modes de consommation alimentaire et les besoins accrus en énergie font peser sur l'eau une pression croissante. Ce document, publié il y a quelques jours, note que la population mondiale va passer de 6,5 milliards d'humains aujourd'hui à 9 milliards en 2050. Suivant ce rythme, ajoutent les rédacteurs du document, la demande en eau devrait augmenter de 64 milliards de m3/an. Cette situation va immanquablement aiguiser la concurrence entre les différents usages de l'eau : l'agriculture très loin en tête (70%), suivie par l'industrie (20%), et les besoins domestiques (10%). En outre, il ne faut pas oublier les effets du réchauffement climatique qui devraient contribuer à accentuer ce phénomène : plusieurs dizaines de millions de personnes pourraient être contraintes de migrer pour des raisons liées à l'eau. Les participants vont aborder également l'inégalité de l'accès à l'eau. «Il y a des inégalités qui sont aujourd'hui inacceptables», relève Loïc Fauchon, président du Conseil mondial de l'eau, organisateur de l'événement, selon l'APS. Ce responsable a également souligné que 80% des maladies des pays en développement (diarrhée, choléra…) sont liées à l'eau. La question de l'assainissement devrait également occuper une place centrale dans les débats : 85% des eaux usées dues aux activités humaines sont évacuées dans la nature sans épuration. La conférence démarre aujourd'hui avec un mini-sommet auquel sont attendus une quinzaine de chefs d'Etat, et s'achèvera dimanche prochain par une réunion ministérielle à laquelle plus de 100 pays seront représentés. Il y a lieu de souligner que les investissements réalisés ces dernières années en Algérie, notamment dans le dessalement de l'eau de mer, ont contribué amplement à endiguer le spectre de cette crise et ce, au moment où les pays de la rive sud de la Méditerranée sont de plus en plus exposés à cette menace. La rencontre qui se déroulera à Istanbul pourrait apporter des éléments de réponse à d'autres questions qui pourraient s'avérer importantes pour ce secteur en Algérie. S. B.