De notre correspondant à Annaba Mohamed Rahmani à Annaba, le Parti des travailleurs est sur le pied de guerre. Il affûte ses armes, peaufine sa stratégie, mobilise ses militants et s'apprête à se lancer dans la bataille de l'élection présidentielle en mettant toutes les chances de son côté. Ainsi, les militants seront appelés à faire un travail de proximité en direction des jeunes dans les quartiers populaires pour expliquer le programme de sa candidate Louisa Hanoune et convaincre cette importante frange de la population à aller voter le 9 avril prochain. Selon le directeur de campagne de la pasionaria algérienne pour la région de Annaba, M. Slimani, un grand meeting sera animé par la candidate et porte-parole du PT dans cette grande ville de l'Est dont il dit qu'elle est très importante pour son parti. Le responsable déclarera que pas moins de 40 rassemblements sont programmés à travers le pays ; les premiers seront organisés à l'Est. Sétif a été choisie pour inaugurer «le bal» du fait qu'elle est la wilaya où est enregistré le plus grand nombre d'électeurs. Elle sera suivie de Oum El Bouaghi, Guelma et Skikda puis ce sera l'Ouest, le Sud et un retour à l'Est. «Il s'agit pour nous de ne négliger aucune région du pays. Il faudrait que tout Algérien en âge de voter puisse exprimer son choix, un choix qui engagera l'avenir du pays pour les cinq années à venir et ce qui nous importe, c'est le taux de participation que nous aimerions voir dépasser la barre des 70%», poursuit M. Slimani. Annaba, qui avait, par le passé, accueilli Louisa Hanoune, l'a adoptée et l'a vu grandir pour ensuite servir de point d'appui à sa carrière politique. Elle est en quelque sorte son fief. Elle est reconnue surtout dans les quartiers populaires tels la Place d'Armes, la Colonne, El M'haffer ou Sidi Harb. Elle y a sa place et peut y moissonner des milliers de voix, ce qui constituera certainement une surprise de taille le jour du scrutin. D'un autre côté, la stratégie adoptée par l'Etat- major du quartier général de campagne à Annaba vise la gent féminine dans toutes ses composantes : femmes actives ou au foyer, lycéennes ou étudiantes. Des militantes ont été affectées pour travailler au corps cet électorat qui représente plus de la moitié du corps électoral à Annaba, qui compte 413 000 électeurs. «Il n'y a pas mieux qu'une femme pour convaincre une autre femme. Elles peuvent s'introduire dans les maisons et y être accueillies pour discuter et expliquer notre programme et notre vision ; c'est une mission ardue qui leur a été confiée et on est sûrs qu'elles l'accompliront», nous confie un militant du PT. Dans la rue, les citoyens commencent à parler des candidats et les conversations s'animent, chacun défendant le candidat de son choix. Le candidat Bouteflika est au cœur des discussions. «Il nous a apporté la paix. Il a fait construire des centaines de milliers de logements et on vit mieux», lance un fervent défenseur de Bouteflika. Un autre dira qu'«il faut un changement pour donner la chance à d'autres et c'est cela la démocratie ! On va essayer Louisa, ce sera peut-être la première femme algérienne à être présidente de la République ! Pourquoi pas ?» Un autre s'interposera pour dire que le meilleur est Mohand Oussaïd Belaïd. Toujours est-il que l'élection présidentielle ne laisse pas indifférent à Annaba et les gens commencent à s'y intéresser sérieusement, chacun essaye de faire son choix parmi les 6 candidats en lice. Le grand test sera le déroulement de la campagne électorale dont le coup d'envoi sera donné le 19 mars. Les rassemblements programmés par les uns et les autres draineront peut-être les foules et confirmeront la tendance.