Photo : Riad De notre correspondant à Annaba Mohamed Rahmani à Annaba, les préparatifs de l'élection présidentielle vont bon train et l'administration est fin prête pour réussir cette échéance électorale, déterminante pour l'avenir du pays. Ainsi, après la clôture de l'opération de révision des listes électorales, il a été enregistré 41 823 nouveaux inscrits auxquels des cartes d'électeurs ont été remises et 5 173 autres ont été rayés pour cause de décès ou de changement d'adresse. Les campagnes de proximité lancées tous azimuts ont vraisemblablement porté et les quelque 600 agents féminins chargés par la wilaya de sillonner les communes pour faire du porte-à-porte ont convaincu des milliers de jeunes à exercer leur devoir électoral. En prévision de la campagne électorale des 6 candidats en lice pour la présidentielle, 31 salles seront réquisitionnées pour abriter les meetings des candidats après un tirage au sort effectué en présence de représentants des prétendants au sacre présidentiel. C'est ainsi que 182 sites d'affichage ont été réservés à cet effet, selon un responsable de la wilaya qui précisera qu'aucun affichage ne sera toléré en d'autres lieux. La commission politique indépendante de surveillance de l'élection présidentielle a été installée, laquelle, à son tour, a installé le Dr Drid Noureddine, à la tête de cette instance en présence de deux membres de la commission nationale, mercredi passé. 413 000 électeurs seront appelés à exprimer leur choix le 9 avril prochain, un choix qui engagera l'avenir du pays et sera déterminant quant à la politique économique que devra adopter l'Algérie en ces temps de crise. Côté population, l'élection présidentielle n'emballe pas beaucoup et les avis sont partagés ; certains estiment que rien ne changera et que tout sera exactement pareil, peut-être même pire dans la conjoncture actuelle. Dans les quartiers populaires, des jeunes disent ne pas s'y intéresser du tout. «Cela fait plus de 5 ans que je cherche du travail, aller voter n'est pas une priorité pour moi et puis qu'est-ce qui va changer ; depuis que je me connais, je vote, ça n'a rien donné.» Un autre, plus optimiste, rétorquera qu'«il faut, au contraire, aller voter, cela te permet de t'exprimer, de faire un choix entre les 6 candidats, lui répond-il, je suis sûr que les choses iront mieux d'ici quelque temps !» Les affiches appelant au vote massif, placardées un peu partout, rappellent aux passants leur devoir qu'ils sont tenus d'accomplir, mettant en avant le fait de ne laisser personne décider à leur place. Certains s'arrêtent un bref instant pour jeter un œil sur celles-ci, d'autres continuent leur chemin sans y attacher grande d'importance. Il faut dire que le spectre de l'abstention plane sur la wilaya de Annaba car, apparemment, on ne s'intéresse plus à la chose politique, chacun ayant ses propres problèmes à gérer et ne croyant pas que les politiques puissent y changer quelque chose. Cette situation est due au fait que les partis politiques, frappés de léthargie durant toute l'année, ne se réveillent que la veille des élections pour tenir leurs discours flatteurs à travers lesquels ils font miroiter un avenir mirobolant à leurs ouailles. Mais cette «pédagogie» politique, le temps d'une campagne ne pourra pas atteindre son but, parce qu'il s'agit là d'un travail de longue haleine, d'un travail de fond qui doit être entrepris durant des années pour forger une opinion publique et une classe politique digne de ce nom. Cependant, avec le matraquage médiatique fait autour de cette élection, il est fort possible que la vapeur soit renversée pour un temps et que les Bônois iront voter en masse le jeudi 9 avril.