S'il est une particularité propre à cette élection présidentielle de 2009, c'est bien le forcing contre l'abstention, qui a vu s'engager, côte à côte, aussi bien les candidats eux-mêmes que l'administration. L'abstention constitue une hantise que tout le monde, responsables et candidats, veut chasser pour ne pas voir se rééditer le scenario des élections législatives de 2007, qui ont enregistré un taux de fréquentation des centres et bureaux de vote parmi les plus bas de l'histoire du pays. Aussi, la parade est toute trouvée, le mot est donné. Les candidats ont entrepris durant cette précampagne de sensibiliser leurs militants et sympathisants à se rendre massivement aux urnes pour accomplir leur devoir électoral, fait l'unanimité auprès des candidats aux élections du 9 avril prochain. Le sujet a tendance à prendre des proportions grandissantes dans les discours des candidats, qui ont d'ores et déjà investi le terrain avant le début de la campagne électorale pour expliquer les avantages d'une participation massive au scrutin. Les arguments avancés font ressortir que seule une participation massive aux urnes est en mesure d'endiguer la fraude, car plus les citoyens électeurs s'expriment en nombre, plus ils permettent aux candidats de multiplier les chances de créer la surprise. Cette idée maitresse est véhiculée par certains candidats comme Moussa Touati, mais pas seulement, qui ambitionne de réserver jusqu'à 1/3 de ses interventions au thème lors de ses meetings comptant pour la campagne électorale, tient-on à préciser de source proche du candidat. Nonobstant le candidat susmentionné, qui met en garde ses militants contre les velléités d'abstention, affirmant qu'«elle n'a jamais été une solution», d'autres voix affirment, qu'«une participation massive des Algériens à ce futur rendez-vous électoral est susceptible de barrer la route aux partisans du boycott et de l'abstentionnisme». Résultat : tout le monde s'accorde à dire que les prochaines élections verront une large participation des citoyens. Cet engagement des candidats n'a d'égal que celui de l'Etat, qui s'est investi dans le préparation des conditions humaines et matérielles pour la tenue d'élections «propres et honnêtes». Dans ce contexte, il est utile de rappeler la décision de faire appel à des observateurs étrangers et la suppression des bureaux spéciaux. De même qu'il convient de citer l'instruction du chef de l'Etat où il réitérera le devoir de neutralité des agents de l'administration. Une instruction du chef de l'Etat est suivie d'effet par l'annonce de Zerhouni, selon lequel «tous les responsables du ministère de l'Intérieur ont reçu des instructions fermes pour ne pas utiliser les moyens de l'Etat au profit d'un candidat». Si l'on ajoute l'opération d'assainissement du fichier électoral et de la campagne de sensibilisation à l'endroit des électeurs, les prochaines élections seront différentes des précédentes. A. R.