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Le CABBA et Condor à la rescousse
Bouteflika face à une quasi-absence des autres candidats à Bordj Bou-Arréridj
Publié dans Liberté le 23 - 03 - 2009

La scène politique locale est complètement sclérosée et l'opposition n'est pas visible. Au niveau des permanences électorales, seul le président sortant peut se targuer d'avoir les appuis nécessaires pour mener une campagne digne de ce nom.
En ce début du mois de mars, la capitale des Bibans, Bordj Bou-Arréridj, se prépare activement à accueillir le président de la République dont la visite est annoncée ces jours-ci. À chaque entrée de la ville, que ce soit du côté ouest en venant de Bouira ou du côté est sur la route de Sétif, d'immenses portraits de Bouteflika sont ostensiblement arborés. Sur le boulevard Emir-Abdelkader, l'une des rues principales menant au centre-ville, des ouvriers s'emploient à apporter quelques modifications aux espaces verts et trottoirs. Les réflexes semblent bien rodés. Chaque visite du chef de l'Etat est précédée de ce type d'opérations d'embellissement pour donner à la ville un visage plus accueillant que les citoyens de la région voudraient avoir toute l'année. Au centre-ville, il n'y a pas grand-chose qui annonce un rendez-vous électoral important pour le pays. L'élection présidentielle ne semble pas passionner particulièrement les Bordjis. Seuls signes visibles, pour le moment, de l'approche du scrutin, les affiches placardées sur les murs à travers la ville et invitant, en arabe, en tamazight et en français, le citoyen à “ne pas laisser les autres décider à sa place”. Comme partout ailleurs, l'administration a essayé par le biais de cette campagne d'affichage de sortir le citoyen de sa torpeur et le sensibiliser dans la perspective de cette échéance politique. Une opération qui est loin d'avoir porté les fruits escomptés. La scène politique locale est complètement sclérosée et l'opposition n'est pas visible.
Les partisans de Bouteflika sur un terrain conquis
Au niveau des permanences électorales, seul le président sortant peut se targuer d'avoir les appuis nécessaires pour mener une campagne digne de ce nom. Et pour cause, les partis de l'alliance gouvernementale, aidés en cela par les organisations et le mouvement associatif gravitant autour de l'administration, ne semblent pas lésiner sur les moyens. En sus, les partisans de Bouteflika jouent pratiquement sur un terrain conquis d'avance.
L'absence de postulants de poids dans cette compétition semble avoir laissé le terrain en jachère pour le chef de l'Etat. Pour beaucoup ici, l'adversaire numéro 1 de Bouteflika sera l'abstention. D'ailleurs, la campagne du présidentcandidat sera axée sur un travail de proximité tendant à convaincre les citoyens à aller voter massivement le 9 avril prochain. La direction de campagne a été confiée à un industriel bien connu dans la région, M. Smaïl Benhamadi, de la famille éponyme propriétaire de plusieurs entreprises versées dans différents secteurs, comme l'électronique (Condor), les travaux publics, le bâtiment et l'agroalimentaire. Le choix évidemment n'est pas fortuit. Les partisans du président ont préféré s'appuyer sur un homme d'expérience, lui qui, bien que non partisan, était impliqué dans les campagnes de soutien au candidat Bouteflika en 1999 et en 2004.
Lors de la dernière présidentielle, il était même second dans la direction de campagne de la wilaya de Bordj Bou-Arréridj. “Il n'y a pas de hasard”, comme il le reconnaît lui-même. “Nous sommes une entreprise citoyenne. Ici, les gens nous connaissent et le regard de la société sur nous nous intéresse. Nous voulons rendre à la société ce qu'elle nous a donné”, insiste M. Benhamadi qui met en avant les actions de sponsoring sportif, culturel, associatif menées par les entreprises du groupe en direction des différentes catégories de la société bordjie.
Le CABBA est mis à contribution
Même le club fétiche de la région, le CABBA, est mis à contribution. Ce qui constitue une belle carte électorale à jouer. C'est ce que nous a d'ailleurs confirmé Mourad Kessar, le président du comité des supporters des Criquets, le surnom donné aux fans du Chabab Ahly Bordj Bou-Arréridj. Le club est entièrement engagé dans la course au profit du président candidat. Parmi les actions que le comité compte lancer pour sensibiliser l'électorat, notamment jeune, un tournoi interquartiers de football. “Nous avons un rôle à jouer. Nous devons sensibiliser les jeunes. On veut que tous les Algériens aillent voter”. Mourad Kessar, également membre du bureau local de l'Organisation nationale des enfants de moudjahidine, exprime sa conviction que Bouteflika n'aura pas de difficultés à avoir un troisième mandat. Par contre, “ce qui l'inquiète le plus, dit-il, c'est l'abstention”. Mais, pour M. Benhamadi, le soutien à Bouteflika repose sur des convictions. “Je crois en ce candidat et en ce qu'il a fait. C'est un honneur pour moi que d'être impliqué dans sa campagne”.
La direction de campagne qu'il préside a démontré, lors de l'opération de collecte des signatures de parrainage, qu'elle n'était pas là uniquement pour appuyer ou encadrer les soutiens au président (partis de l'alliance, organisations, associations...). Sur les 64 000 signatures récoltées par le candidat Bouteflika, pas moins de 20 000 l'ont été par l'équipe dirigée par M. Benhamadi. Ce qui constitue un certain poids dans la masse des soutiens. Un score qu'exhibe fièrement notre interlocuteur. “En l'espace d'une semaine, on a collecté 64 000 signatures de citoyens et 261 signatures d'élus. Nous avons dépassé des wilayas importantes comme Oran et Constantine en nombre de formulaires signés”. Et ce problème d'abstention que redoutent tant les candidats, à commencer par le président sortant ? “J'ai sondé moi-même la rue et je suis optimiste. Le citoyen ne se désintéresse pas de l'élection, il est contestataire. Mais, il sait qu'il n'a pas d'autre alternative”, rétorque notre interlocuteur qui n'hésite pas à ouvrir le feu sur les députés à l'Assemblée nationale. Les élections législatives de 2007 sont, pour lui “une mauvaise référence” en termes de participation. “Le citoyen sait que le vrai pouvoir se trouve entre les mains du président. La mauvaise réputation, ce sont les députés eux-mêmes qui en sont responsables”, assène-t-il. Comment amener les citoyens à aller voter ? La direction de campagne du président table sur une campagne de proximité ciblant les différentes catégories sociales. “Je gère cela comme une entreprise. Pour la campagne, nous avons segmenté la société. Il ne faut pas se perdre dans les grands discours. On s'adressera à chaque segment avec un discours propre”, précise M. Benhammadi qui espère en faire une opération de marketing politique. “Que pouvez-vous apporter au citoyen de Bordj en lui parlant de sujets d'actualité internationale, de la ligne ferroviaire Oran-Béchar ou du dessalement de l'eau de mer ?”
L'objectif n°1 de la coalition : augmenter le taux de participation
La proximité. C'est là un sujet sur lequel insiste pour sa part M. Meftah Cheikh, élu RND à l'APW de Bordj. “Il faut privilégier le contact direct avec le citoyen. On a d'ailleurs mis à profit l'opération de collecte des signatures pour sensibiliser les citoyens sur l'importance du vote”, souligne-t-il, exprimant son “intime conviction” que la participation va être “très importante” le
9 avril prochain. “L'objectif n°1 du parti est d'augmenter le taux de participation”, confie-t-il. M. Benhamadi ne cache d'ailleurs pas que les annonces faites récemment par Bouteflika, lors des visites effectuées à Oran et Biskra, notamment celles relatives à l'augmentation du SNMG et l'effacement des dettes des agriculteurs et des éleveurs vont être “très utiles” dans la conduite de la campagne. La direction de campagne du président sortant va également miser sur le bilan des réalisations dont a bénéficié la wilaya durant les deux précédents mandats présidentiels.
Le document est déjà prêt et les partisans de Bouteflika vont donc y puiser les arguments de campagne. L'un des prospectus prêts à l'emploi est on ne peut plus éloquent sur les promesses du candidat. “Renouvelons la confiance au moudjahid Abdelaziz Bouteflika pour la création de 3 millions d'emplois (excusez du peu !), pour la construction de 1,5 million de logements, pour une Algérie carrefour des grands de ce monde et qui est consultée dans les grandes questions internationales.” La pilule va-t-elle passer ? On le saura le 9 avril prochain. Du côté de l'opposition, on accueille avec le sourire ces “promesses électoralistes”. “La population n'a plus aucune confiance dans les institutions et en plus les gens savent que Bouteflika est déjà passé quand il a procédé au changement de la Constitution”, avance Me Rédha Hamdani, avocat à Bordj Bou-Arréridj et ex-fédéral du Front des forces socialistes (FFS) qui prédit une participation minoritaire à l'élection présidentielle.
Le FFS veut peser sur le scrutin
“La plupart des gens n'iront pas voter. Je peux affirmer que la participation n'excédera pas les 5%”, tranche-t-il mordicus tout en insistant sur les “promesses non tenues” par l'Etat. Il est vrai, reconnaît-il tout de même, que “des choses ont été réalisées”, notamment dans le domaine du raccordement au gaz et à l'électricité, mais, tempère-t-il, “comparativement aux montants alloués à la wilaya, on peut dire que rien n'a été fait”. Il prend l'exemple de Ras El-Oued, une ville de 90 000 habitants où de 1962 à 2009 “aucune usine n'a été réalisée”. “Les gens survivent grâce à l'argent fourni par l'émigration. Contrairement aux discours de nos responsables, le chômage dans cette ville avoisine les 60%”, relève Me Hamdani qui affirme que son parti sera de la campagne “pour faire entendre sa voix”. Chez les militants du Parti des travailleurs de Louisa Hanoune, l'ambiance est plutôt morose, même si l'on sait déjà que l'on sera forcément de la campagne. Mohamed Benziane, membre du Conseil national du PT et membre de l'Assemblée de wilaya (APW), lâche, d'ailleurs, d'emblée que “le peuple a présenté une démission collective de la politique”. Il affirme, cependant, que les élections législatives présentent “une particularité”. L'on s'attend à tout le moins à ce que le taux de participation “soit plus important que celui des législatives”. C'est dire qu'au niveau du Parti de Louisa Hanoune, on a l'impression d'une marche forcée vers le scrutin du 9 avril. Les militants sont surtout, et ils le disent, “outrés” par les visites qu'effectue le président-candidat dans les wilayas du pays et qu'il met à profit pour mener sa campagne avant le coup d'envoi de la campagne officielle. “Vous voyez, un candidat qui utilise les moyens de l'Etat pour mener sa campagne. Il a le gouvernement, les walis, l'administration…”, dénonce l'un d'eux pour qui la participation du PT à l'élection présidentielle tend surtout à “consolider le parti et à le préparer pour l'avenir”. Un avis que ne partage pas M. Benziane qui estime que “si l'administration est neutre, les candidats auront les mêmes chances de passer”. Faisant fi de toutes ces considérations, les responsables du PT à Bordj Bou-Arréridj, qui ne disposent pas encore de permanence, préfèrent axer leurs efforts, comme le dit M. Benziane, sur la redynamisation des sections communales qui sont sorties de leur torpeur à l'occasion de la collecte des signatures de parrainage pour la candidate de leur formation. Ce qui semble être l'essentiel pour la formation de Louisa Hanoune sur un terrain totalement occupé par le président-·candidat et ses relais locaux.
H. S.


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