Photo : Riad Par Ghada Hamrouche Aucune solution ne sera juste ni acceptable si le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination n'est pas respecté. C'est du moins la conviction profonde du ministre espagnol des Affaires étrangères. Une conviction affirmée devant la Commission des Affaires étrangères du Congrès des députés (Chambre basse du Parlement espagnol) pour informer les députés de la position de son gouvernement sur le conflit du Sahara occidental. «Aucune solution ne sera complète ni acceptable si le droit à l'autodétermination n'est pas respecté», a souligné le chef de la diplomatie espagnole, rapporté par l'agence de presse algérienne APS. Pour M. Moratinos, la solution doit passer par le «dialogue direct entre les parties, sur la base des résolutions des Nations unies», précisant qu'elle devra être «juste, durable et mutuellement acceptable, devant garantir l'autodétermination du peuple sahraoui». Dans le même sillage, le chef de la diplomatie espagnole a apporté son soutien à la reprise du processus de négociations engagé par les deux parties afin de «définir les contours du principe de l'autodétermination». A une question présentée par les députés d'Izquierda Unida (IU) de la Gauche unie et du Bloc national de Galice (BNG) lui demandant d'expliquer si le président du gouvernement espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero, croit que le modèle des autonomies en Espagne «pourrait être une bonne expérience pour trancher le conflit sahraoui», comme cela a pu être interprété lors du dernier sommet hispano-marocain, tenu en décembre dernier à Madrid, M. Moratinos a répondu que M. Zapatero avait fait une «référence générale au plan de réforme territorial que le roi Mohamed VI veut étendre au Maroc», sans une référence particulière au Sahara occidental. Dans ce contexte, plusieurs députés se sont opposés au plan de régionalisation que veut appliquer le Maroc au Sahara occidental, à l'instar de Gaspar Llamazares (IU) et de Olaia Fernandez (BNG), qui ont accusé ouvertement le gouvernement espagnol de s'éloigner de sa position de neutralité pour épouser les thèses marocaines. M. Moratinos s'est dit, par ailleurs, «optimiste» quant à la volonté des parties de progresser, raison pour laquelle il a demandé une action commune de l'Espagne, des Etats-Unis et de la France. Il a indiqué que, dans ses contacts avec la nouvelle administration de Barack Obama, il a demandé que la question du Sahara occidental soit inscrite dans l'agenda bilatéral ainsi qu'avec la France. Il précisera à ce sujet : «Il existe un consensus selon lequel l'intégration et la stabilité du Maghreb passe par la fin du conflit ahraoui.»