Photo : Riad Par Ghada Hamrouche Les 3e Journées des universités publiques madrilènes sur le Sahara occidental ont été marquées par la réaffirmation du droit à l'autodétermination du peuple sahraoui. Les participants à cette rencontre ont également saisi cette occasion pour dénoncer l'intransigeance et les tergiversations du Maroc dans le solutionnement du conflit sahraoui. Une rencontre, faut-il le relever, qui a drainé une foule nombreuse et dont l'inauguration s'est déroulée en présence du chef du gouvernement sahraoui, Abdelkader Taleb Omar, des personnalités espagnoles, du président de la Commission Afrique du Congrès américain, Donald Payne, de l'ancien représentant de la Minurso, Francesco Bastagli, ainsi que plusieurs autres responsables sahraouis et de représentants d'ONG de soutien au peuple sahraoui et une délégation universitaire algérienne. Au cours de son intervention, M. Taleb Omar a indiqué que ces journées se tiennent à un «moment crucial de l'histoire du conflit sahraoui qui nécessite la conjugaison des efforts de tous pour sauver la paix et éviter le retour aux armes». Il a souligné dans ce contexte que les perspectives de paix sont «menacées par l'intransigeance et les tergiversations du Maroc qui tente de dénaturer l'essence même du référendum d'autodétermination pour imposer des solutions unilatérales afin de légitimer son occupation du Sahara occidental». Il a également dénoncé le Maroc qui viole les droits de l'Homme dans les territoires sahraouis occupés, en rappelant à ce propos les différents rapports établis par des organisations internationales des droits de l'Homme, le Parlement européen et le Haut Commissariat des Nations unies pour les droits de l'Homme. Tout en réitérant l'engagement des Sahraouis à privilégier la voie pacifique dans la recherche d'une solution juste et équitable au problème sahraoui, et à continuer à collaborer sincèrement avec les instances onusiennes à ce sujet, M. Taleb Omar a relevé cependant que «18 ans de médiation sont plus que suffisants pour identifier la partie qui entrave la mise en application des résolutions de l'ONU». Le chef du gouvernement sahraoui, qui a appelé par ailleurs au démantèlement du «mur de la honte», a appelé à la libération des détenus politiques sahraouis et demandé à la France de «corriger» sa position au sein du Conseil de sécurité de l'ONU, où, a-t-il dit, «elle est en train de défendre les crimes perpétrés par le Maroc». Enfin, il a appelé aussi l'administration américaine du président Barack Obama de «traduire le ‘‘yes we can'' à la réalité sahraouie». Pour sa part, le président de la coordination espagnole des associations de soutien au peuple sahraoui (CEAS), José Taboada, a rappelé la responsabilité historique de l'Espagne dans la décolonisation de cette ancienne colonie espagnole et réaffirmé, lui aussi, le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination, et dénoncé les «blocages et les obstacles» du Maroc qui empêche ce peuple de «décider librement de son destin, à travers l'organisation d'un référendum juste et régulier sous l'égide des Nations unies». Il a affirmé également que la solution «ne doit pas être uniquement humanitaire».Le représentant du Front Polisario auprès des Nations unies, Ahmed Boukhari a, quant à lui, relevé l'ensemble des contradictions du Maroc dans le dossier sahraoui et dénoncé les nombreux revirements de ce pays qui, après avoir accepté le principe de l'organisation d'un référendum au Sahara occidental, «s'oppose aujourd'hui à ce principe et se cramponne à son projet d'autonomie illégale et non viable qu'il veut imposer au peuple sahraoui et à la communauté internationale». «Nous rejetons cette offre et seul un référendum d'autodétermination juste et régulier pourra permettre au peuple sahraoui de décider librement de son destin», a-t-il affirmé lors de cette rencontre qui se poursuivra jusqu'à demain.