Photo : APS Synthèse de Mekioussa Chekir C'est dans la capitale des Hauts Plateaux (Sétif) que la secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Mme Louisa Hanoune, a choisi de donner, jeudi dernier, le coup d'envoi de sa campagne électorale, expliquant ce choix par des considérations «historiques». Devant une assistance importante, Mme Hanoune a entamé son discours par déplorer le fait que la date du 19 mars n'est pas comptabilisée comme jour férié. L'autre raison ayant motivé le choix de Sétif, a-t-elle ajouté, est le fait que celle-ci a été la première à lui ouvrir ses portes lors des élections législatives de 1997, saluant ses citoyens pour lui avoir donné 17 000 signatures pour se présenter à la présidentielle, rapporte l'APS. Tout en soutenant que «les pratiques de l'idéologie du parti unique ne lui font pas peur aujourd'hui», elle ajoutera qu'il est temps d'offrir les moyens nécessaires pour réformer l'économie algérienne qui mènera, selon elle, à une «vraie démocratie». Elle exhortera, par la suite, la population sétifienne à voter pour elle, afin de mettre un terme à «la stabilité précaire», Mme Hanoune a estimé également qu'il est temps de «libérer l'Etat et donner la souveraineté au peuple […]. Prenez soin de moi et je prendrai soin de vous». La candidate du PT pour la présidentielle a rappelé, par ailleurs, à son auditoire que les chefs d'entreprise ont affiché la couleur de leur candidat, à savoir le président sortant, estimant que même les travailleurs, les retraités, les femmes, les jeunes et les chômeurs ont, eux aussi, le droit de s'exprimer le jour du vote en choisissant le candidat qu'ils jugent apte à assumer ce poste, n'omettant pas de souligner que «le projet de code du travail est un désastre à travers lequel le travail deviendra précaire […]. Est-ce que vous acceptez cette politique ? Est-ce que vous acceptez l'esclavagisme ? Nous disons que les jeunes refusent», a souligné l'oratrice. Et de fustiger la politique qui pousse les jeunes à risquer leur vie en mer tout en se démarquant de celle-ci. Et de remettre en cause, par ailleurs, les politiques appliquées actuellement en matière d'emploi et de logement. Elle propose, à cet effet, «une vraie rupture avec les politiques et les agissements qui aideront le pays à sortir de sa crise». La candidate du PT à la présidentielle a exhorté les Sétifiens à ne pas écouter ceux qui disent que «les jeux sont fermés», tout en les appelant à aller surveiller le scrutin et stopper les pratiques du parti unique, procéder à la réécriture d'une Constitution démocratique et l'instauration de tamazight comme langue nationale et officielle. «J'ai le même courage et la même audace pour venir vous voir et faire une vraie réforme économique», a-t-elle encore martelé, estimant que «l'effacement de la dette des agriculteurs ne doit pas toucher tout le monde mais uniquement les petits et non la mafia qui a dilapidé l'argent et les terres de l'Etat». Lors de son deuxième meeting animé à Aïn M'lila, dans la wilaya d'Oum El Bouaghi, la candidate a proposé que l'âge de voter soit ramené à 16 ans au lieu de 18. Et d'ajouter qu'au cas où le peuple l'élirait présidente de la République, une Assemblée constituante sera élue, laquelle à son tour, désignera un gouvernement et contrôlera son action. La candidate à la présidentielle a précisé, dans ce sens, que sa première mission, une fois élue, serait «la préparation d'élections anticipées, le renforcement de l'article 17 de la Constitution, la nationalisation des mines et la préservation des terres agricoles». Elle appellera, par la suite, à une réforme économique permettant la réouverture de 1 500 entreprises publiques et la réintégration d'un million deux cent mille travailleurs. Afin de réaliser toutes ces propositions et «restituer» la souveraineté nationale au peuple, la solution réside, selon l'oratrice, dans le geste d'aller voter.