Photo : Zoheïr De notre envoyé spécial à Batna Amar Rafa C'est à partir de la capitale des Aurès, Batna, que Abdelaziz Bouteflika, le candidat indépendant à l'élection présidentielle, a entamé, le 19 mars, sa campagne électorale par un appel aux Algériens à voter massivement. Après s'être offert un bain de foule au boulevard principal de la vieille ville, le candidat Bouteflika a fait son entrée dans la salle omnisports du 1er Novembre, vers 11 heures, sous les ovations d'un public venu de divers horizons, dès les premières heures de la journée. Abdelaziz Bouteflika a mis en relief le choix symbolique de commencer sa campagne par la capitale des Aurès, exprimant sa «fierté d'être de retour à Batna, parmi ses frères de l'Aurès», en ce jour qui coïncide avec la fête de la victoire. Devant une salle archi-comble, et en présence notamment du ministres des Moudjahidines, Mohamed Cherif Abbas, des représentants de la famille révolutionnaire, de la famille du chahid Benboulaïd et du fils de l'ancien président Liamine Zeroual, Abdelaziz Bouteflika a rendu hommage aux martyrs de la région des Aurès, notamment Mustapha Benboulaid et d'autres, et salué le président Zeroual, qui l'a précédé dans cette responsabilité, au moment où la situation était «chaude». Il rendra hommage à tous ceux qui ont lutté pour que la République reste debout, surtout, a-t-il dit, que «lors de ma dernière visite, j'ai failli être parmi les chouhadas», allusion faite à l'attentat manqué qui a visé sa personne en 2008. En affirmant qu'avec «la paix se construisent les choses et avec la violence elles se détruisent, le candidat Bouteflika a ensuite mis l'accent sur la nécessité de poursuivre le processus de réconciliation nationale, en invitant les familles des victimes du terrorisme au pardon. A ceux qui ont été lésés et qui refusent de pardonner, il leur répondra que «l'Algérie n'appartient ni aux laïcs ni aux islamistes», expliquant en outre qu'«elle n'est la propriété ni des éradicateurs ni des islamistes intégristes, mais la propriété de tous les Algériens». Cette leçon, a-t-il ajouté, doit être inculquée aux jeunes, à ceux qui voteront pour la première fois cette année, car, a-t-il précisé, ils n'ont pas connu les affres de la violence, du couvre-feu et des assassinats en plein jour». Poursuivant son intervention devant les scansions de l'assistance, il a indiqué aux Batnéens venus l'acclamer ne pas apporter «un nouveau programme mais des idées de continuité», en guise de préambule à la présentation des grandes réalisations de ses précédents mandats. M. Bouteflika a indiqué avoir tenu ses promesses qui consistaient notamment à ramener la paix et d'avoir assuré le retour de l'Algérie sur la scène internationale, alors que le pays souffrait de l'isolement imposé par des pays européens, voire des pays frères». Sous d'interminables ovations, il poursuivra en indiquant que l'Algérie a remboursé sa dette extérieure et recouvré ainsi sa dignité. D'un seul homme, le public répondra par un standing ovation, à travers laquelle «one, two three, viva l'Algérie» a été chantée en chœur. L'Algérie a relancé des projets qui trainaient depuis les années 1980, après avoir construit ce qui a été détruit par le terrorisme, a-t-il affirmé. Le candidat Bouteflika fera la promesse de construire un million de logements durant les cinq années à venir, augmenter le nombre d'étudiants universitaires à deux millions en 2015, rappelant que le nombre d'écoles et de lycées construits durant ces dernières années dépasse ce qui a été réalisé depuis l'indépendance du pays. Il appellera les Algériens à construire l'Algérie en rappelant qu'une enveloppe de 150 milliards sera investie dans les différents chantiers. Abordant ensuite les élections du 9 avril prochain, le candidat Bouteflika a appelé les Algériens à se rendre massivement aux urnes, en martelant : «Il faut voter, même à bulletin blanc ; votez contre nous si vous le désirez, mais votez quand même !». Il arguera que «toute la planète nous observe en disant que les Algériens vont boycotter les élections», avant d'appeler à voter «en toute responsabilité et souveraineté». «Prouvez et démontrez que le peuple algérien est vivant», a-t-il martelé. «Je suis venu vous demander votre soutien, soyez comme à votre habitude, car je ne me sens pas chez moi autant que chez les Chaouis», en saluant les habitants de Khenchela, Oum El Bouaghi, Tébessa et toute la région des Aurès.