«Je ne suis pas venu à Batna pour présenter mon programme que vous connaissez depuis une dizaine d'années. Je véhicule les mêmes idées”, a déclaré, jeudi, le chef de l'Etat sortant, M. Abdelaziz Bouteflika, au cours de son premier meeting, tenu à la salle omnisports de la ville de Batna. C'est dans une salle archicomble, encombrée des citoyens venus de la région des Aurès, que le candidat indépendant a affirmé avoir tenu tous les engagements qu'il a pris durant ses deux précédents mandats et de promettre de poursuivre tout ce qui a été déjà entrepris, notamment pour ce qui est de conforter le développement humain et garantir la progression de la croissance économique. Concernant ce dernier volet, M. Bouteflika a réaffirmé qu'il a tenu ses promesses en matière de développement économique et social du pays, malgré, a-t-il fait remarquer, les réserves émises par les uns et les autres. Il a défendu ces acquis et promis d'atteindre d'autres, et ce, en affirmant, s'il est réélu, « qu'après avoir créé 6 millions d'emplois, depuis 1999, on en créera de nouveau 3 millions, durant le prochain quinquennat. Tout comme on aura à construire 1 million de logements d'ici 2014 ». L'Algérie, a-t-il affirmé, s'est débarrassée du “fardeau” de la dette extérieure, alors que certains économistes avaient suggéré de se consacrer plutôt au développement même en étant endetté, a-t-il expliqué. Il s'est accentué également sur la poursuite et l'achèvement de tous les ateliers et chantiers, abandonnés ou écroulés sous les affres de la violence qu'a connues notre pays durant toute une décennie, tout en promettant d'ouvrir encore d'autres. Abordant le secteur de l'enseignement, M. Bouteflika a indiqué «qu'on a construit, depuis dix ans, plus qu'on a construit depuis l'indépendance». « L'école qu'on bâtissait dans un délai de 36 mois, on la réduit ce délai jusqu'à 10 mois », a-t-il ajouté. A rappeler, dans le même contexte que durant les deux quinquennats précédents, le Président sortant a mobilisé une enveloppe financière de plus de 150 milliards de dollars afin de mettre sur les rails le processus du développement économique du pays. Parvenant à redonner au pays sa place dans le concert des nations, les efforts consentis par M. Bouteflika ont permis même à l'Algérie de se prémunir, de plus au moins, des retombées de la crise financière et économique mondiale. Par ailleurs, il est clair que c'est en voulant faire similitude à la première balle tirée dans cette région amorçant ainsi le processus conduisant le peuple algérien vers son indépendance, que le candidat indépendant a jeté son dévolu sur Batna pour qu'elle soit sa rampe de lancement, qui pourra l'amener vers sa propre succession. « Je suis venu à Batna, pour me lancer. Je suis venu pour que vous me cautionniez comme d'habitude », dira-t-il. Ce choix de lancer sa campagne électorale se veut, également, une célébration de l'événement historique du 19 Mars 1962, date du Cessez-le-feu. En effet, c'est dans une ambiance survoltée d'une salle, garnie en bleu, étoffée de portraits du candidat et de pancartes portant les slogans de sa campagne, que M. Abdelaziz Bouteflika a, d'emblée, entamé son discours par une phrase, en référence à l'attentat terroriste auquel il a échappé il y a deux ans à Batna. « On est revenu. J'ai failli être un martyr, mais Dieu a voulu que je reste en vie », a-t-il dit, avant de s'incliner par la même occasion devant la mémoire des victimes de cet attentat. M. Bouteflika n'a pas manqué de témoigner de sa considération à l'endroit de deux grandes personnalités de cette région,notamment le chahid Mostefa Benboulaid et l'ancien président de la République, Liamine Zeroual, qui dira-t-il, « a eu à assumer la lourde responsabilité de diriger le pays dans une phase cruciale, et à tous ceux qui se sont sacrifiés comme lui, pour que l'Algérie reste debout ». Abordant ainsi la portée de la concorde et la réconciliation nationale, le candidat indépendant a estimé qu'elles sont encore incontournables. « C'est avec la sécurité qu'on construit et avec la violence qu'on détruit », martèlera-t-il, tout en ajoutant que « l'Algérie n'appartient pas seulement aux extrémistes, islamiques ou laïcs soient-t-ils. L'Algérie est une propriété de tous les Algériens ». En guise de réponse à ceux qui lui reprochaient d'avoir pardonné les auteurs d'actes terroristes, M. Bouteflika dira, à ce propos, que « moi, j'ai demandé à ceux qui ont souffert des affres de la tragédie nationale de pardonner». «Le peuple algérien a enduré une douloureuse épreuve de violence et il s'est rendu compte à la fin que la réconciliation était l'unique voie pour cette crise », a-t-il fait admettre. Pour conclure, le chef de l'Etat sortant a appelé les Algériens à voter massivement.« Il faut voter, votez même contre nous, votez, quitte à ce que ce soit un bulletin blanc », a-t-il déclaré à l'assistance. « Prouvez, poursuit-il, à la planète qui nous observe, notamment, en ce moment, que l'Algérie est encore debout ». Il est à noter que le candidat a été chaleureusement accueilli par la population locale. Il a parcouru à pied une avenue située au centre-ville, sur près d'un kilomètre, serrant la main à plusieurs citoyens venus lui témoigner leur soutien. De notre envoyé special de Batna Hamid Mohandi