A coups de meetings, de conférences et d'interventions télévisées et radiodiffusées ainsi que par campagne publicitaire, les candidats tentent de séduire les 20 millions d'électeurs. Top chrono! Le coup de starter est donné et la course au palais d'El Mouradia est officiellement lancée. Six compétiteurs sur les starting-blocks prêts à sillonner, à partir d'aujourd'hui, le pays. En fait, les candidats à la prochaine élection présidentielle entrent à partir de cette matinée dans l'ambiance électorale. Les techniques de séduction sont différentes, mais la cible est la même chez tous les candidats: comment convaincre le maximum d'électeurs. A chacun ses armes et à chacun ses moyens, les candidats sont déjà à pied d'oeuvre. Ils profitent des vingt et un jours qui leur sont impartis pour convaincre les quelque 20 millions d'électeurs. Les programmes électoraux sont élaborés. Les plannings des meetings sont finalisés. Les affiches sont placardées. C'est l'heure de passer à l'action. C'est le moment de s'atteler à travailler la société au corps. A coups de meetings, de conférences et d'interventions télévisées et radiodiffusées ainsi que par campagne publicitaire. Donné comme favori de cette élection, Abdelaziz Bouteflika a préféré commencer sa campagne à partir des Aurès. Le président sortant animera aujourd'hui un meeting populaire dans la wilaya de Batna. C'est sous la couleur bleue et le slogan «Une Algérie forte et sereine» que Abdelaziz Bouteflika animera avec ses alliés quelque 8000 meetings en trois semaines. Le candidat n'est pas seul à prendre en charge sa campagne. A ses côtés, de nombreuses formations politiques ont arrêté leur programme au même titre que le mouvement associatif. Les partis de l'Alliance présidentielle sont à pied d'oeuvre. Le secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem, animera aujourd'hui des meetings en faveur de M.Bouteflika à Mascara, Saïda et Mostaganem. De son côté, Ahmed Ouyahia, secrétaire général du RND, entamera sa campagne à partir d'El Tarf. Le FLN dans l'Ouest, le RND à l'Est et le MSP au Sud. Bouguerra Soltani, président du MSP, est allé à la conquête des citoyens de Tindouf, où il donnera son premier meeting. Ayant débuté sa campagne avant l'heure, Louisa Hanoune la seule candidate femme à cette élection, table sur une quarantaine de wilayas. Bref, le maximum! Pour son premier rendez-vous, la candidate du Parti des travailleurs a choisi les Hauts-Plateaux. Plus précisément, les wilayas de Sétif et de Aïn M'lila. N'ayant pas choisi de couleur pour cette campagne, Mme Hanoune mènera ce rendez-vous sous le slogan «La souveraineté populaire fait l'immunité de la souveraineté nationale: la parole au peuple». Emballé sous la couleur rouge, Moussa Touati, candidat du FNA (Front national algérien), animera son meeting dans les wilayas de Ouargla et Tébessa. M.Touati tente sa première expérience présidentielle. Quant au malheureux candidat à l'élection présidentielle de 2004, Ali Fawzi Rebaïne, président du parti AHD 54, celui-ci aura contact, pour la première fois durant cette campagne, avec les citoyens de la wilaya de Tlemcen. Globalement, il animera environ 19 rencontres avec les habitants de 19 wilayas. Son slogan est «l'Algérie du patriote». Le cinquième candidat, qui promet une révolution comme en témoigne la couleur orange choisie pour sa campagne, est Mohand Saïd-Belaïd. Il entamera sa campagne depuis la capitale. Le courant islamiste est représenté par un certain Djahid Younsi. Un candidat issu du mouvement El Islah. Cette élection intervient dans un contexte un peu particulier: une élection ou la chose politique en général, ne signifient pas grand-chose pour les Algériens. En témoigne la fracture constatée lors des élections législatives de 2007. Même si ce défi n'est pas impossible, le pari paraît difficile pour les candidats. La crainte pour ces derniers est l'abstention qui reste le seul adversaire. Les candidats sont appelés à une double épreuve: convaincre les citoyens à voter pour eux et affronter un autre challenge qui consiste à réconcilier, d'abord et avant tout, le citoyen avec l'urne. D'ailleurs, l'Etat dans sa globalité a mobilisé tous les moyens nécessaires pour vaincre l'abstention. Car, en plus des partisans du boycott, les autorités concernées craignent le spectre de l'abstention. Pour cette échéance figurent de nouvelles têtes. Trois prétendants au palais d'El Mouradia n'ont pas goûté à la fièvre d'une campagne électorale pour l'élection présidentielle. Il s'agit de MM.Touati Moussa, Djahid Younsi et Mohand Saïd-Belaïd. Après l'élection de 1999 et celle de 2004, Abdelaziz Bouteflika est le plus expérimenté des candidats. Ensuite arrivent Louisa Hanoune et Ali Fawzi Rebaïne qui avaient pris part à l'élection de 2004. Louisa Hanoune entre dans cette élection avec les honneurs. Elle a déjà un titre en main: celui d'être la première femme candidate au poste de chef d'Etat dans le monde arabe. Dans leurs différentes actions politiques de ces prétendants, chacun défend une idée. Outre ceux qui revendiquent l'opposition, il y a ceux qui proposent «le changement» et la «rupture» avec l'actuel pouvoir. Réussiront-ils leur challenge? Trois semaines pour convaincre.