Les dirigeants et chefs de gouvernement de l'Union européenne (UE) réunis jeudi dernier et hier à Bruxelles ont exprimé leur volonté de relancer l'économie européenne en dépensant 400 milliards d'euros, mais ont écarté l'idée d'aller au-delà de ce montant, refusant, ainsi, de se soumettre aux pressions des Etats-Unis. «Dépenser plus que les 400 milliards d'euros déjà engagés ne serait pas une bonne idée, contrairement à ce que suggèrent les responsables américains», a déclaré jeudi soir le Premier ministre tchèque Mirek Topolanek, dont le pays assure la présidence tournante du Conseil européen. Les responsables européens étaient «unanimes» à l'idée qu'ils «allaient être prudents» avec les plans de relance, a-t-il ajouté à l'issue de la première journée du Conseil européen du printemps consacré comme à l'accoutumée aux questions économiques. Avant la fin de ce rendez-vous de deux jours, les 27 avaient déjà dégagé un consensus sur les principales questions inscrites à l'agenda. Ainsi, un «fort soutien» de la part des 27 a été exprimé à la proposition de doubler la dotation, à 50 milliards d'euros, du fonds d'aide d'urgence pour les membres de l'UE hors zone euro. La Hongrie et la Lettonie ont déjà fait appel à ce dispositif baptisé «mécanisme d'assistance financière à moyen terme à la balance des paiements» pour respectivement 6,5 milliards et 3,1 milliards d'euros, dans le cadre d'un plan plus large soutenu par le Fonds monétaire international. Sa dotation avait déjà été doublée une première fois fin 2008, passant de 12 à 25 milliards d'euros. Les 27 sont également d'accord pour dépenser 5 milliards d'euros afin de financer des projets d'investissements communs dans l'énergie. «Nous sommes parvenus à un compromis auquel tout le monde peut souscrire», a déclaré à la presse le Premier ministre tchèque. Ce montant, prélevé sur les marges non utilisées du budget de l'UE, sera consacré principalement au financement d'une quarantaine de projets transnationaux d'infrastructures dans l'énergie. Par ailleurs, ils proposeront lors du sommet du G20 le 2 avril à Londres «de doubler les ressources du FMI afin que le Fonds puisse aider de manière rapide et souple ses pays membres qui connaissent des difficultés de balance des paiements». La participation européenne sera de 75 milliards d'euros. Enfin, les Vingt-Sept insistent sur la nécessité de la régulation et de la supervision de tous les marchés, produits et opérateurs financiers qui pourraient présenter un risque systémique.