Photo : S. Zoheir Par Amar Rafa Le candidat Abdelaziz Bouteflika a indiqué, hier à Tlemcen, que son programme est celui de la continuité de ce qui a été réalisé durant les dix dernières années, notamment la réconciliation nationale, précisant qu'elle nécessite la participation des Algériens. Lors d'une rencontre de proximité dédiée au secteur de la santé à la maison de la culture Abdelkader Alloula de Tlemcen, M. Bouteflika a définitivement fermé la porte devant les demandes de retour à la politique de personnes impliquées dans la tragédie nationale. En réponse aux «voix qui disent que nous ne leur avons pas donné leurs droits», il a affirmé que «la décision revient au peuple, lequel décidera de redonner les droits à ceux qui les méritent». «Ma mission a été d'abord et avant tout de favoriser un retour à la normale du pays. Vous avez pu réintégrer la société alors que vous avez nui au peuple et à la notoriété du pays», a affirmé le candidat Bouteflika. Le candidat à la présidentielle de 2009, M. Bouteflika, a ensuite salué la position courageuse de la population durant les années de violence, indiquant qu'elle était «plus forte que celle de l'ALN, car il est plus difficile de faire face à un ennemi interne». Sur sa lancée, M. Bouteflika devait rendre hommage à l'ANP, qui fait beaucoup parler d'elle, ajoutant qu'il n'y a pas d'armée au monde qui n'a pas de carences, mais, moi j'aime l'ANP, a-t-il martelé, pour expliquer qu'elle a sauvé et protégé le pays et la République. Bouteflika a également rendu hommage aux services de sécurité en affirmant : «Il est vrai qu'il ya eu des dépassements mais elle s'est mobilisée pour la défense de la République.» Il devait en outre mettre l'accent sur les efforts des Algériens dans les moments difficiles, avant d'appeler à prendre conscience de l'importance des élections présidentielles, pour «donner à celui qui est choisi les moyens de parler à haute voix». Du constat amer que «notre voix s'est éteinte devant l'Amérique», le candidat Bouteflika a appelé le peuple à lui donner ses moyens de sa politique à travers un fort taux de participation aux élections. «Ce statut, a-t-il précisé, vient à travers la forte participation», en évoquant les événements de Ghaza, durant lesquels «tout le monde a assisté impuissant aux tueries quotidiennes des Palestiniens, alors que le Conseil de sécurité des Nations unies n'arrivait pas à se réunir». Et de mettre en garde contre les projets hégémoniques sionistes, en déclarant : «Soyez vigilants pour que le peuple algérien ne soit pas touché». Aussi, a-t-il renouvelé son appel à la participation massive aux élections, en insistant sur le libre choix des électeurs. Auparavant, M. Bouteflika a, en abordant le bilan de ses deux mandats, rappelé que son programme propose, dans la continuité des différentes réalisations, de régler le problème du logement par la construction durant le prochain quinquennat d'un million d'unités, la création de 3 millions d'emplois dans les secteurs de l'agriculture, de l'industrie et des travaux publics, qui ont besoin de main d'œuvre. «Le travail existe sauf pour ceux qui n'en veulent pas», a affirmé le candidat Bouteflika. Il rappellera les mesures prises en faveur des agriculteurs, des travailleurs et des jeunes, M. Bouteflika a, en outre, réitéré son soutien à la femme, «dans les bons moments comme dans les plus difficiles». Il a également noté que la femme, qui est arrivée au stade de «femme patricien», comme en Europe, mérite «confiance» et nécessite de «recouvrer tous ses droits». Lors de sa rencontre avec le personnel de la santé, point focal de sa rencontre de proximité, M. Bouteflika, qui venait de consacrer ainsi une évolution du marketing politique, a demandé une étude globale sur la politique de la santé en Algérie, en mettant l'accent sur l'absence d'une politique de la santé publique en Algérie. Il a indiqué, dans ce sens, que «la santé ne se limite pas uniquement au médecin et à l'infirmière, mais, elle a besoin de cadres formés, notamment des ingénieurs, sociologues et juristes», et que le pays a besoin de politique de santé publique, avant de faire remarquer la nécessité de rencontres nationales et régionales autour de la question. Pour étayer ses dires, M. Bouteflika a fait état de l'acquisition de matériels sophistiqués, mais hors service au bout d'un mois. De plus, a-t-il déploré, «les examens médicaux effectués en Algérie par les patients transférés à l'étranger sont souvent refaits au niveau des établissements hospitaliers qui les accueillent». En revanche, le secteur a enregistré des avancées en matière d'augmentation du taux de l'espérance de vie en Algérie et la baisse du taux de mortalité, notamment infantile, a-t-il relevé. Cela ne devrait pas toutefois pousser les Algériens à placer leurs parents dans des maisons de vieillesse, a encore ajouté M. Bouteflika, qui estimera que cela est contraire à nos traditions. Pour rappel, à Tlemcen, où il dira avoir apprécié l'hospitalité de ses habitants, le candidat Bouteflika a été accueilli en masse en ayant droit à des bains de foule, d'abord à l'aéroport, puis a la place Emir Abdelkader et celle attenante au site patrimonial le Mechouar, vestige de la dynastie des Ziyanides. Des dizaines de milliers de personnes (45 000 environ) se sont massées le long d'un parcours de 2,5 km pour acclamer Abdelaziz Bouteflika, sous les scansions et au rythme des troupes folkloriques et fantasias.