Photo : S. Zoheir De notre envoyé spécial à Tizi Ouzou Amar Rafa Tizi Ouzou, «belle et prospère», a réservé un accueil digne des traditions séculaires amazighes au candidat indépendant Abdelaziz Bouteflika, en campagne dans la capitale de Haute Kabylie. Aux dizaines de milliers de personnes qui se sont amassées des deux côtés du Boulevard Houari Boumediene pour soutenir le candidat à un troisième mandat, la maison de la culture s'est avérée exigüe pour contenir autant de monde que celui qui s'est déplacé pour écouter le discours du candidat Bouteflika. Qui l'eu crut ? Abdelaziz Bouteflika rendant hommage aux victimes des événements de 2001. Introduit par des versets coraniques psalmodiés par le lauréat du concours «chevalier du coran», le candidat Bouteflika, qui a mis en relief ce «jour historique» de se retrouver à Tizi Ouzou, lancera tout de go : «Je n'ai jamais imaginé l'Algérie sans la Kabylie ni imaginé la Kabylie sans l'Algérie. En aucune manière que ce soit !». Il a affirmé en outre, que «le patriote que je suis, ne pouvait pas imaginer un seul instant qu'on puisse discuter de l'unité nationale et de l'indivisibilité». Avant de souligner l'hospitalité des citoyens de la ville des Genêts et l'accueil qui lui a été réservé, estimant qu'il «était digne du Tizi Ouzou et du Djurdjura, des combattants morts au champ d'honneur, depuis Fadhma N'soumer et des martyrs de l'indépendance Amirouche et Si el Haoues». En s'adressant aux présents, il indiquera être «interpellé par les victimes du printemps 2001». «Je ne puis que m'incliner devant la mémoire des victimes», a-t-il lancé à la foule, ajoutant qu'«au nom du peuple, tous les Algériens les pleurent comme une perte». Toutefois, les responsables de ces événements demeurent inconnus, comme a-t-il tenu à le faire remarquer, en disant : «Je ne sais pas qui, d'un côté ou de l'autre, a provoqué cette tragédie nationale.» Aussi, d'une confession à une autre, il poursuivra : «Je suis un authentique amazigh ; quand je veux dire quelque chose je la dis en face et lorsque je me trompe je reconnais mes erreurs…» Ne s'arrêtant pas là, en confessant n'avoir «jamais frappé quelqu'un dans le dos», il terminera par une prophétie : «Après l'accueil qui m'a été réservé, je peux mourir tranquille.» En abordant le chapitre du développement local, le candidat évoquera l'indisponibilité du foncier pour contenir les projets d'utilité publique, indiquant que «nous sommes prêts à acheter des terres privées pour réaliser des écoles, des hôpitaux et des projets d'utilité publique».Revenant aux raisons à sa visite dans la ville des Genêts, il indiquera devant l'assistance qu'elle n'est pas destinée «particulièrement à faire un discours, mais de voir et savoir si vous étiez décidés à continuer le chemin avec moi». Egalement, ajoutera-t-il, «mon programme se résume à la décennie 1999-2009 et s'il vous convient, continuez, sinon changez et je suis avec vous pour changer de cap». Par ailleurs, de Tizi Ouzou, le candidat Bouteflika a lancé un appel à ceux qui continuent d'endeuiller l'Algérie : «Nous n'éprouvons envers vous ni haine ni rancœur.» «Au cas où vous voulez vous réinsérer dans la société, il suffit, a-t-il dit, de demander leur avis aux différents services de sécurité.» «Il s'agit d'une question de vie ou de mort, car on en peut vivre éternellement dans l'insécurité», avant de préciser qu'il n'est pas question d'abdiquer. «En 130 ans, le peuple algérien ne s'est jamais rendu à l'ennemi», a-t-il dit. Pour ce qui est de l'élection présidentielle, il rappellera que le 9 avril le peuple algérien aura la possibilité de choisir parmi les six candidats, dont une femme. Saluant au passage Mme Louisa Hanoune, «pour le travail qu'elle a fait au profit des femmes», il a tenu à «l'assurer que sa voie socialiste est au fond de notre cœur», mais en raison de la mondialisation, qui impose le capitalisme, le pays ne peut rester au banc des nations. «Malgré les recettes des hydrocarbures, notre pays est pauvre», a-t-il lancé. Et d'ajouter que son programme s'inscrit dans la voie de la continuité et si, le peuple veut changer, quel que soit mon poste, je continuerai à soutenir la réconciliation nationale», car, «ce ne sont pas les postes qui nous donnent les convictions». Il expliquera en outre que l'Algérie veut aussi une place dans le concert des nations digne de nos 1,5 million de martyrs, en jurant : «Je n'abandonnerai jamais la dignité de l'Algérie.»Le candidat Bouteflika appellera à l'unité nationale, affirmant devant l'assistance : «Vous faites partie de la famille algérienne. Il n y aura jamais quelqu'un qui pourra dire qu'il y a les Kabyles et les autres, car nous sommes tous des Algériens». Il poursuivra en disant que le 9 avril prochain, «si l'Algérie veut que nous soyons dans la même équipe, nous construirons une Algérie ensemble», Abdelaziz Bouteflika conclut son intervention en affirmant, qu'après l'accueil triomphal de la ville des Genêts, «j'irai dire ailleurs que l'Algérie se porte bien».