Photo : S. Zoheir De notre envoyé spécial à Ouargla et El Oued Amar Rafa Au sixième jour de la campagne électorale, le candidat Abdelaziz Bouteflika a indiqué à partir d'Ouargla, où il a animé une rencontre de proximité, qu'il envisage de créer une académie de la langue amazighe et un haut conseil à l'amazighité. Sous le chapiteau qui abritait la rencontre, M. Bouteflika a d'abord rappelé l'appartenance ethnique de tous les Algériens : «Nous avons été arabisés par l'islam.» Il précisera à l'endroit des chantres de l'authenticité qu'«ils ne sont pas plus authentiques que nous.» «S'il faut créer l'académie de la langue amazighe, nous le ferons. S'il s'agit du haut conseil à l'amazighité nous le créerons. Quant à Yennayer (nouvel an berbère, ndlr), nous le célébrons tous», a-t-il affirmé. «L'unité nationale est intimement liée à la sécurité», a-t-il affirmé, soulignant la nécessité de redonner à l'Algérie la place qui lui sied dans le concert des nations. Auparavant, en abordant la réconciliation nationale, il avait indiqué : «Notre pays a été touché par une épreuve schismatique dans ce qu'il a de plus cher : le saint islam. Ceux qui ont voulu renouveler la salafia n'y comprennent rien. Nous sommes tous des salafistes, mais pas dans le sens qui est compris à l'étranger et en Algérie». Il en veut pour preuve la pratique saine de la religion dans le Sud. «Par vos zaouïas, votre piété, vous avez adouci la situation par rapport au reste du pays», a-t-il signifié, sous des acclamations soutenues. Sur ce, il abordera la situation de la région. Après avoir souligné la nécessité de réduire le fossé en matière de développement entre le Sud et le Nord, le président candidat évoquera les mesures prises dans ce sens, notamment le lancement des fonds de développement du Grand Sud et des Hauts Plateaux, qui seront renforcés par des programmes complémentaires. Aux populations locales, notamment les jeunes, il demandera de relever le défi : «Il est temps de prouver que vous pouvez travailler plus que les gens du Nord.» Aux femmes, il lancera : «Arfaa rassek ya ma» (lève ta tête), en leur rendant hommage pour leur participation à la révolution et pour avoir défendu le pays durant les années difficiles et leur présence dans tous les secteurs d'activité. «La prochaine élection présidentielle sera un examen pour le peuple algérien», estime-t-il, appelant l'assistance à voter massivement et à exprimer sa voix dans toutes les situations : «Que vous soyez pour ou contre moi.» «La non-participation est synonyme de désintérêt pour le», a-t-il ajouté, soulignant l'importance de la présidentielle par rapport aux législatives et aux locales : «Je veux que le président algérien soit soutenu avec force par le peuple pour que la voix de l'Algérie soit écoutée à l'étranger, de peur pour l'unité du pays. L'Algérie est devenue aphone à cause des dissensions internes». Enfin, il lancera une mise en garde à ceux qui sont tentés de s'en prendre au pays, affirmant : «Celui qui veut terrifier notre pays, on le terrifiera. Et celui qui veut nous rejoindre sera le bienvenu.» Notons qu'à Ouargla et El Oued, les citoyens sont massivement sortis dans les rues pour accueillir le candidat indépendant Bouteflika et lui exprimer leur soutien pour un «troisième mandat».