Pour accompagner le plan national de lutte contre le sida, le ministère de la Santé organise depuis hier une rencontre intitulée «plaidoyer pour la lutte contre le sida» avec la participation de la Bibliothèque nationale et l'appui du Fonds mondial contre le sida, la tuberculose et le paludisme. Loin de susciter l'intérêt des professionnels et des citoyens, le rendez-vous aura néanmoins permis aux quelques acteurs du monde associatif et médical présents sur le lieu de l'événement d'échanger leurs points de vue et de s'informer sur les nouvelles donnes liées à la maladie. Encore une fois, le rôle du mouvement associatif a été mis en évidence. Il reste néanmoins bien établi que le mouvement associatif n'a pas pour mission de lutter contre un fléau aussi complexe que le sida. Il ne peut faire mieux qu'accompagner une lutte que mèneraient naturellement les pouvoirs publics. Pour le représentant du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, M. Fateh Zahi, «le rôle du mouvement associatif en matière de sensibilisation et de travail de proximité est énorme». C'est dans cette logique que plusieurs associations, à l'image de l'association Etoile culturelle d'Akbou, ont tenu à accompagner la rencontre. Les membres de ces associations promettent pour le même objectif une contribution au bon déroulement de la saison estivale 2008. Le même intervenant a soutenu que l'Algérie est exposée davantage au fléau du sida à cause, expliquera-t-il, de la mobilité de la population. M. Zahi relèvera par ailleurs que le programme de lutte contre le sida, d'une enveloppe de 9 millions de dinars, n'est pas intégralement consommé parce que l'Algérie rencontre encore quelques difficultés en matière de lutte par la prévention. Les représentants du Croissant-Rouge algérien estiment, quant à eux, que «leur travail s'appuie sur la prévention, les soins, les traitements et l'assistance, insistant sur la promotion de la dignité des personnes touchées». L'association El Hayet a organisé une exposition-vente des produits fabriqués par les personnes atteintes de cette maladie. Au cours de la conférence de presse, tenue la veille de l'ouverture de la manifestation, le professeur Dif a indiqué que «la vraie lutte contre le sida est de réussir à casser la chaîne de transmission du virus». Cela peut se réaliser grâce aux dépistages qui revêtent une importance dans le suivi et le traitement médicaux des malades. Selon lui, «le dépistage ne se fait pas d'une manière systématique par des personnes ayant vécu un risque de contamination, en dépit de sa gratuité au niveau de 54 centres nationaux de dépistage du VIH-sida». Les communications prévues porteront, entre autres, sur «la lutte contre le sida en Algérie», «la prise en charge psycho-socio-économique des personnes portant le VIH» et «la société civile et la lutte contre le sida en Algérie». D'autres activités sont prévues : la projection de trois courts-métrages Karima, Oum Salim et Jeunes leaders contre le sida, un concours de caricature et de dessin ainsi qu'un gala artistique. A. Y. 860 sidéens et 3 183 séropositifs en Algérie Selon le directeur de la prévention au ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, le Dr Mohamed Ouahdi, l'Algérie compte 3 183 séropositifs et 860 sidéens. Les statistiques concernent la période 1985 jusqu'au premier trimestre de l'année en cours. Il a annoncé également que le réseau actuel de dépistage de cette maladie comprend 54 centres. Le nombre passera, incessamment, selon le même responsable, à 60 centres. Les wilayas qui bénéficieront de nouveaux centres de dépistage sont : Tiaret, Sidi Bel Abbès, Tlemcen et Ouargla qui viendront s'ajouter aux 8 centres actuels d'ici à la fin 2008. A. Y.