La vraie lutte contre le sida est de réussir à casser la chaîne de transmission du virus. Depuis l'apparition des premiers cas de sida en 1985 jusqu'au premier trimestre de l'année en cours, un total de 3183 séropositifs et de 860 sidéens ont été recensés en Algérie. Ces chiffres ont été révélés par le Dr Mohamed Ouahdi qui s'exprimait à la veille du Plaidoyer qu'abrite depuis hier, la Bibliothèque nationale d'Algérie. A ce propos, le Dr Ouahdi a indiqué qu'il s'agit d'une opportunité qui sensibilisera les citoyens sur la maladie du sida, ses causes, ses risques et les méthodes de protection, afin de ne plus considérer une personne atteinte de cette maladie comme étant, a-t-il dit, «une personne intruse». Ce plaidoyer, placé sous le thème «La lutte contre le sida est l'affaire de tous», vise le renforcement des efforts de l'Algérie pour lutter contre le sida, en favorisant une action soutenue et un engagement continu de toute la société, selon le programme distribué à la presse par les organisateurs. Il a également pour objectif d'inciter les décideurs à plaider pour un changement dans la perception du sida et encourager la non-stigmatisation et la non-discrimination des personnes atteintes de cette maladie. Organisée par le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière avec l'appui du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, cette rencontre comprendra plusieurs activités, notamment, des communications scientifiques et des débats interactifs avec des jeunes sur la maladie en question. «La lutte contre le sida en Algérie», «La prise en charge psycho-socio-économique des personnes portant le VIH» et «La société civile et la lutte contre le sida en Algérie» sont les principaux thèmes qui y seront débattus. Au programme de cette rencontre figurent également, la projection de trois courts-métrages Karima et Oum Salim et Jeunes leaders contre le sida, un concours de caricature et de dessin, ainsi qu'un gala artistique. Rappelant que le réseau actuel de dépistage de cette maladie comprend 54 centres, le Dr Ouahdi a indiqué que ce nombre passera, incessamment, à 60 centres, ajoutant, que quatre centres de soins de cette maladie au niveau des wilayas de Tiaret, Sidi Belabès, Tlemcen et Ouargla, viendront s'ajouter aux 8 centres actuels d'ici à la fin 2008. Par ailleurs, le rôle du dépistage du VIH-Sida dans la lutte contre cette maladie afin de casser, notamment, la chaîne de transmission a été souligné par le Pr Abdelawahab Dif: «La vraie lutte contre le sida est de réussir à casser la chaîne de transmission du virus. Cela peut se réaliser grâce aux dépistages qui revêtent une importance dans le suivi et le traitement médicaux des malades», a indiqué le Pr Dif, lors d'une rencontre avec la presse à la veille de ce même Plaidoyer à la Bibliothèque nationale. Selon le Pr Dif qui est également président du Comité national de lutte contre les IST (infections sexuellement transmissibles) et le VIH-Sida, le dépistage «ne se fait pas d'une manière systématique» par des personnes ayant vécu un risque de contamination, en dépit de sa gratuité au niveau de 54 centres nationaux de dépistage du VIH-Sida, a-t-il dit. Après avoir résumé les différents modes de transmission du sida, dont le mode sexuel, drogues et mère-enfant, le Pr Dif a souligné le rôle de la société civile et le mouvement associatif dans l'insertion professionnelle des personnes atteintes de cette maladie, outre leur contribution à les aider à maîtriser et à gérer leur situation sanitaire post-hospitalisation. Relevant des comportements proches de «la discrimination» de la part de la société à l'égard des séropositifs ou des sidéens, qui se retrouvent souvent au chômage, le Pr Dif a appelé le mouvement associatif à aider ces personnes à mener une vie socio-professionnelle «normale, sans tabous ni culpabilité».