La manifestation «El Qods, capitale de la culture arabe 2009» a été lancée officiellement hier en Algérie, sous le thème hautement significatif d'«El Qods, capitale éternelle de la culture arabe». Mais cela ne suffira malheureusement pas à restituer à El Qods sa Palestine. «El Qods capitale de la culture 2009» aura lieu ailleurs dans des pays arabes sauf en Palestine. Et comment aurait-il pu en être autrement lorsque la position des autorités israéliennes à l'égard de cette manifestation était aisément soupçonnable longtemps avant le jour J. On voyait mal, en effet, des forces d'occupation israéliennes plus déterminées que jamais à conserver ce triste et effroyable statut, faire une halte dans leur marche vers la judaïsation sans partage et sans concession de la capitale de la Palestine et des Palestiniens. Israël s'est approprié El Qods par la force et rien que par la force et n'a nullement l'intention de céder à la logique de la diplomatie et d'œuvrer au profit d'un règlement politique qui rétablirait le peuple palestinien dans ses droits, ou du moins dans une partie de ses droits, n'hésitant pas d'ailleurs à le démontrer dès que l'occasion s'y prête et usant d'un arsenal répressif adaptable à différentes circonstances, allant des arrestations massives aux déplacements des populations, en passant par la confiscation des terres ou carrément la fermeture de la ville aux habitants palestiniens.Bien singulière manière donc pour El Qods d'être célébrée capitale de la culture arabe. Singulière et atypique aussi. A l'image du destin de la Palestine et des Palestiniens. Toute une symbolique aussi d'une cause palestinienne qui a pris l'habitude de trouver refuge et des espaces d'expression en dehors de la Palestine. Et lorsque les porteurs de cette cause osent le défi de parler chez eux, ils échappent rarement aux sauvageries de l'armée israélienne et ses crimes contre des populations sans défense. Non loin d'El Qods, Ghaza n'est pas près d'oublier ses semaines d'un cauchemar sous les dards d'une haine comme seuls Israël et son incurable complexe de l'occupant sont capables de nourrir et d'entretenir, quitte à aller en guerre contre l'humanité tout entière. C'est pourquoi sans doute, même privée de sa patrie Palestine, «El Qods, capitale de la culture arabe 2009» est chez elle dans chaque pays arabe et bien au-delà de ses limites géographiques, partout à travers la planète où la lutte du peuple palestinien trouve régulièrement le soutien de l'opinion publique internationale. L. I.