Conquête. Le football algérien aborde, à partir d'aujourd'hui, une étape cruciale pour son avenir. Le match Rwanda-Algérie est manifestement très attendu par tout un peuple. Jamais un premier match des éliminatoires n'a suscité autant d'enthousiasme, côté algérien, que présentement ce face-à-face prévu cet après-midi à Kigali. L'enjeu est de taille : il s'agit de gagner une place parmi les participants à la prochaine Coupe du monde, la première -décidément la dernière, selon les conditions revues et orientées de la FIFA-, qui aura lieu sur le continent africain. Mais pourquoi donc la joute d'aujourd'hui est-elle si suivie à travers les quatre coins du pays ? Pour la simple raison que les Algériens rêvent plus qu'avant d'une qualification au Mondial. Il faut remonter à plus d'une décennie pour sentir une telle ferveur s'installer dans les esprits des Algériens de tous âges. La naissance de ce rêve repose, estiment les fidèles des Verts, sur l'arrivée d'un ensemble de joueurs, évoluant pour la plupart dans les championnats européens, pétris de qualités techniques, à l'image d'un Karim Ziani devenu, à force de se perfectionner dans le club phocéen, la cible de tous les recruteurs, y compris ceux des ténors du Vieux Continent. Mais la force de cette sélection demeure incontestablement l'esprit de solidarité qui anime toute sa composante. Il est vrai que la conjoncture est presque défavorable pour la sélection algérienne qui doit se passer des services de certains éléments essentiels. La valeur d'une équipe se vérifie néanmoins dans sa capacité à surmonter les aléas et les contrecoups. L'examen des Verts à Kigali se situe également à ce niveau. L'équipe algérienne est tenue de réussir son entame dans ces éliminatoires pour maintenir en l'état un rêve national. Le contexte exige visiblement des Fennecs plus de détermination pour ne pas décevoir tout un peuple. Il y a visiblement une obligation de résultat dans la mesure où les conditions de préparation de l'équipe ont connu des améliorations notables avec l'accession d'un nouveau groupe chargé de suivre les péripéties de la délégation. Une manière de gérer et de vivre les expéditions africaines est en train de s'installer dans la maison des Verts. C'est un atout considérable dans le sens que nos sélections accomplissaient auparavant des déplacements garnis d'incertitudes. Ce qui se répercutaient sur les résultats obtenus. L'autre motif d'espoir pour les millions d'Algériens réside dans la réhabilitation de l'ambition chez le sélectionneur national qui semble s'adapter à l'univers footballistique local. Rabah Saadane ne limite plus sa mission à la construction d'une sélection compétitive et d'une qualification à la Coupe d'Afrique des nations. A bien y regarder, les convictions du sélectionneur national ne manquent pas de réalisme dès que l'on tient compte de la situation du football algérien de manière générale. La discipline continue en effet à se chercher encore une voie. Il n'y a pas en revanche de raison de s'interdire des ambitions élargies. L'hésitation et la peur semblent être effacées dans la tonalité des Verts. «L'enthousiasme est énorme dans le pays ; nous ne sommes plus qu'à six matches. Nous aurions préféré que la Coupe du monde se passe plus près de chez nous, avec la ferveur de nos supporters. Mais c'est déjà super qu'elle soit en Afrique, cela prouve que le continent évolue», déclarait récemment Karim Ziani, l'une des défections algériennes face aux Amavubis rwandais. La sélection nationale recèle incontestablement de la qualité et de l'ardeur. Il ne reste que la maîtrise de son sujet pendant les six rencontres dont les résultats désigneront l'heureux qualifié au pays de Mandela dans quinze mois. A commencer par la sortie d'aujourd'hui au Rwanda qui servira de baromètre pour les ambitions algériennes. Des ambitions, une fois renforcées à partir des collines de Kigali, se mesureront devant l'adversaire direct du groupe : l'Egypte. Mais avant le très attendu Algérie-Egypte dans son acte I, prévu à Blida, gagnons d'abord la bataille du Rwanda pour consolider les raisons de croire à une qualification de l'Algérie au Mondial 2010. A. Y.