L'équipe nationale de football n'a pas suscité, depuis des années, autant d'enthousiasme de la part de son public qu'actuellement. La fièvre populaire grandit manifestement à mesure que les Verts se rapprochent de la réalisation d'un double objectif : se qualifier à la phase finale de la Coupe d'Afrique des nations et de la Coupe du monde de la même année. Nous ne sommes plus à l'ère où la sélection algérienne évolue à l'écart de son peuple. Quand ce dernier a été contraint de ne plus suivre son équipe à force d'être déçu et contrarié dans ses rêves. La prestation du onze national lors de la première phase des éliminatoires de la CAN et du Mondial 2010 ne laissait pas de doute quant à la capacité de la sélection algérienne à se replacer sur la scène continentale. Constituée de joueurs professionnels évoluant dans des clubs européens ambitieux, l'équipe nationale a vite surmonté le retard qu'elle accusait devant certaines sélections ayant atteint un niveau de compétitivité très élevé. Le bilan de la première phase des éliminatoires péchait, cependant, par la nature des résultats des Verts en déplacement. En se produisant à l'extérieur, les coéquipiers de Bouguerra n'ont pu gagner un match. Ils se contentaient d'un partage des points. Souvent sur un score vierge. Le onze algérien s'est avéré stérile quand il se livrait en terre d'Afrique. C'était la hantise de tous les amoureux des Verts. «La faille» poursuivait l'Algérie même dans la seconde et dernière étape des éliminatoires. A leur première sortie dans cette phase, les poulains de Rabah Saadane ont perpétué la mauvaise habitude. Devant un Rwanda, a priori, très prenable, l'Algérie revient de Kigali avec un nul au goût de défaite. C'est ainsi qu'on devait qualifier le résultat des Verts parce que le passage au Mondial ne saurait se réaliser sans des victoires à l'extérieur. C'était une certitude. Elle l'est encore. Avant de se lancer dans une autre bataille loin de ses bases, la sélection nationale était appelée à se mesurer contre le onze égyptien, double champion d'Afrique et favori potentiel pour la première place du groupe. L'Algérie du football avait de grandes appréhensions devant la «machine» cairote. Poussé par tout un peuple, le onze algérien réussit admirablement son test grandeur nature. Dominer l'Egypte et lui pointer trois banderilles étaient inscrit plutôt dans le registre de la rêverie. Au-delà de l'enjeu technique de la partie, le résultat aura ainsi permis aux Verts de franchir un cap. Celui de battre une des meilleures sélections du continent. La dernière fois où l'Algérie s'est imposée devant un gros calibre africain, c'était dans la CAN 2004 à Sousse contre … l'Egypte. Une fois le test égyptien réussi, l'Algérie a vite changé de posture, devenant dès lors, le favori surprise dans la course au Mondial sud-africain. Il restait alors aux Verts de confirmer leur nouvelle stature. La confirmation devait se jouer en terre zambienne. Il était question de vérifier la capacité de nos Verts à mieux gérer la pression qui commence à peser sur leurs épaules. Les récentes sorties livrent de bons points aux camarades de Bouguerra si l'on s'en tient à ce qu'ils ont prouvé lors de la rencontre face aux champions d'Afrique. En s'imposant contre le Chipolopolo (0-2), les Verts se sont rapprochés davantage du pays de Mandela. Le bilan partiel des capés de Saadane dans ce groupe est plus que positif. Le onze algérien peut aborder avec beaucoup de sérénité les rencontres qui restent en jeu. En recevant consécutivement la Zambie et le Rwanda, l'Algérie a son destin en main pour sceller sa qualification –24 ans après- à la Coupe du monde. La sélection algérienne est ainsi tenue de gagner ses deux matches à domicile. Cela peut suffire aux bonheurs des Algériens si l'Egypte concède au moins un faux pas lors de ses déplacements à Kigali et à Lusaka. C'est dire que les camarades de Mansouri n'ont jamais été proches de concrétiser le rêve de tous les Algériens. Le onze national est tenu, néanmoins, de se rappeler qu'un match n'est jamais gagné d'avance. C'est pour cette raison qu'aussi bien le match prochain contre la Zambie que celui qui viendra après, face au Rwanda, doivent être pris au sérieux afin d'éviter de tomber dans la facilité. La conjoncture interdit tout relâchement. Après avoir bien géré une fin de saison très pénible pour la majorité, les joueurs de la sélection nationale seront en appel dès le mois prochain qui verra l'Algérie livrer un match amical contre l'Uruguay dans la perspective de la rencontre officielle face à la Zambie prévue le 6 septembre prochain. Un rendez-vous important pour l'avenir des Verts dans le sens qu'il permettra sans nul doute au sélectionneur national de jauger les capacités de chaque élément. Il s'agira d'une opportunité de vérifier la forme des joueurs, particulièrement ceux ayant changé de club, à l'image de Ziani qui a atterri au Bundesliga. C'est une occasion également de s'adapter à la nouvelle pelouse du stade du 5 Juillet où se jouera le match Algérie –Zambie. A. Y.