Photo : Riad Par Ali Boukhlef Le parti du Front de libération nationale ne désespère pas de voir le président de la République réviser la Constitution et briguer un troisième mandat présidentiel. Après une accalmie de plusieurs mois, le FLN est donc revenu à la charge à l'occasion de la tenue de son université d'été dimanche et lundi derniers. Ne se contentant pas de résolutions adoptées à tour de bras -puisque plus de trois appels simultanés ont été lancés à la même occasion-, le secrétaire général du FLN a, lors d'une conférence de presse animée en début de soirée, lundi dernier, à l'université de Blida, poussé la rhétorique plus loin en affirmant que «si le Président n'est pas convaincu, nous allons le convaincre». C'est en réalité un véritable tour de force que veut réussir l'ancien parti unique. Il ne s'agit plus des certitudes brandies par le parti qui veut voir son «président» briguer un troisième mandat. Mieux, le secrétaire général du FLN est apparu plus mesuré que jamais lorsqu'il s'agit d'avancer ou non une échéance. Abdelaziz Belkhadem qui se permettait, il y a quelques mois, d'avancer des dates avant de se rétracter, se contente à présent d'aborder une éventuelle prise de position du président de la République. Et même lorsqu'il s'agit de savoir si le chef de l'Etat a l'intention de se représenter, le premier responsable du FLN renvoie la réponse à ce dernier. Fini le temps où les dates étaient annoncées, puis reportées sans aucun motif valable. La seule «confession» que Belkhadem a accordée aux hommes des médias est celle relative aux vœux de son parti. «Lorsque le FLN veut quelque chose, il l'aura», a-t-il assuré comme pour dire que le chef de l'Etat répondra aux appels du pied de l'ancien parti unique. Sauf que, pour mettre un bémol, Abdelaziz Belkhadem parle quand même d'un défi que «le FLN va relever». «Serez-vous le candidat du FLN si Abdelaziz Bouteflika ne se représente pas ?» demande un journaliste. Belkhadem ne veut même pas croire à la possibilité de voir le chef de l'Etat renoncer à un autre mandat. Même sur le contenu d'une éventuelle révision de la Constitution, le secrétaire général du FLN n'a pas fait mieux que lors de ses précédentes sorties médiatiques. Abdelaziz Belkhadem a éludé, par exemple, la question du procédé à suivre pour amender la Constitution, se contentant d'émettre des suppositions tirées des lois en vigueur qui font que, par exemple, si une révision ne touche pas aux équilibres entre les trois pouvoirs, le chef de l'Etat peut se contenter d'un vote au Parlement. Sur un autre plan, Abdelaziz Belkhadem a affiché un sourire qui en dit long sur l'ambiance régnant au sein de son parti. «Beaucoup de commentateurs s'attendaient à voir les militants du FLN s'entredéchirer. Eh bien, ils ont vu autre chose», a dit Abdelaziz Belkhadem, tout sourire, lors de la cérémonie de clôture de l'université d'été sous un tonnerre d'applaudissements. Ce qui a donné des ailes à un secrétaire général du FLN qui a vécu ces derniers mois sous le poids des rumeurs le donnant affaibli. Même les ténors du parti, ceux qui étaient il y a juste quelques mois comptés parmi les farouches opposants à Belkhadem, à l'image de Abderrahmane Belayat et de Abdelkrim Abada, sont apparemment rentrés dans les rangs. Et ce n'est pas par hasard que Belayat a lancé à une assistance surchauffée que «le futur président de l'Algérie doit être issu de l'ALN» avant de rectifier –ou compléter- que «le futur Président doit porter la bannière FLN». La phrase a conquis l'assistance applaudissant à la moindre évocation de Bouteflika. Ou même de Belkhadem. De toute manière, et en dehors de certaines différences, le FLN a réussi son université d'été qui constitue sa rentrée politique. Mais la vraie rentrée, celle qui commence en septembre, peut réserver d'autres surprises.